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                       DANS LE SAHARA.                      103

  De la création explorant les abîmes,
  Elle a sondé le globe en ses secrets intimes,
  Et, suivant du chaos les labeurs inquiets,
  Du livre des sept jours déchiffré les feuillets.
  Elle voit, tiède encor des feux de l'incendie,
  S'affaisser lentement la terre refroidie ,
  Les monts, les continents, d'hier à peine éclos,
  De verdure parés, surgir du sein des flots ;
  De tout ce qui vivait recréant les vestiges,
  Des végétaux perdus elle effeuille les tiges ;
  Elle nomme la couche, elle compte les lits
  Où tant d'êtres éteints doraient ensevelis,
  Jusqu'à ce jour où l'homme au monde se révèle,
  L'homme, acteur plus parfait d'une scène nouvelle,
  Du globe transformé souverain glorieux,
  Qui pense, aime, connaît et regarde les cieux.

  Bien plus ! au sol lui-même arrachant son mystère,
  Elle traduit les voix murmurant dans la terre ;
  Elle écoute le fleuve, elle suit les torrents
  Dans son sein répandus, dans ses veines errants;
  Elle dit leur berceau, leur voyage et leur pente ;
  C'est là que naît cette onde, et là qu'elle serpente ;
  C'est là que s'égarant, de détour en détour,
  Tantôt fuyant, tantôt sollicitant le jour,
  Lasse de sa prison et cherchant une route,
  De l'écorce terrestre elle frappe la voûte :
  Que l'homme alors l'appelle et lui tende la main,
  C'est assez d'une issue, il suffit d'un chemin
  Pour que ses fiers torrents dans les airs se répandent,
  Au niveau des sommets d'où ses nappes descendent !
  L'auteur de'crit ensuite la stérilité du désert qu'il oppose
à la fertilité des oasis. La science explore le désert :
  C'est là l dit la science ; ici que doit éclore
  Cette onde qui vous manque et que la terre implore!