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DANS LE SAHARA. 93 on voit nos soldats devenus ouvriers, observant comme un camp la vieille discipline et travaillant sans relâche, malgré le soleil, la soif et le ciel qui pèse comme un dôme de plomb. Ni les obstacles, ni le sable, ni les éboulements ne les re- butent, Et l'on creusait toujours. Et cette lutte immense Devait user le fer avant leur volonté. Trente-neuf jours avaient passé, La quarantième aurore Reparut dans les cieux. Ils travaillaient encore. L'auteur peint ensuite le retour des Arabes qu'un ange a rappelés, et qui reviennent demander l'aman aux Français, l'aman leur est accordé ; c'est fête au douar. Un marabout chante l'alliance des deux peuples, et annonce que désor- mais l'Afrique centrale est ouverte. Mais il y a dans toute cette partie plus de mise en scène que de véritable force poétique. Cette mise en scène n'est pas non plus assez sim- ple, et la vivacité des couleurs ne fait que rendre ces ta- ches plus sensibles. L'originalité est le grand, sinon le seul mérite du n° 17, pièce tronquée et peu sérieuse, ou du moins de pure fan- taisie. On trouve cependant de la force, du brillant et même un tour remarquable dans les strophes suivantes où l'au- teur voyant déjà le désert peuplé et vivant, s'écrie avec une exagération plus qu'orientale : Bientôt des villes grandioses Aux pittoresques monuments, Mêleront leurs dentelles roses A de gothiques ornements ; Des cloches et de vastes dômes Remplaceront les simples chaumes. De loin on croira des royaumes