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LA CATHÉDRALE DE LYON. 37 déjà passablement masquées par les nombreux arêtiers de la voûte, ne pouvaient être placées en retraite du niveau intérieur du mur de préeinction à moins de disparaître presque complète- ment, pour la perspective, dans la profondeur du mur. Cette cause déterminante de la différence d'établissement des galeries, loin de faire supposer une infraction au projet primitif, n'est au contraire que la conséquence naturelle de sa pleine et entière exécution. Personne n'ignore, du reste, que la plupart des monuments de la transition ( et le nôtre est de ce nombre ), affectent surtout les dispositions particulières aux premières basiliques latines et aux églises romanes d'Occident, où le sanctuaire est moins élevé que la nef centrale; disposition que présentait l'ancienne église de Saint-Etienne (1) contigiie à la cathédrale actuelle et qui, malheureusement comme tant d'autres, a disparu du sol lyonnais. Mais ce qui peut donner lieu à des interprétations diverses c'est plutôt le caractère exceptionnel dans lequel sont construites les fenêtres et les galeries extérieures de l'abside. Pour expliquer la cause de cette digression accidentelle de style, autrement que par une inffluence passagère de l'art oriental importé parmi nos artistes dans le cours de nos relations fréquentes avec ces contrées, il faut s'aventurer un peu dans le domaine des conjectures où, nous en convenons, il est facile de s'égarer; aussi n'est-ce que sous toutes réserves que nous soumettons les réflexions suivantes. En supputant la date où les travaux sur ce point étaient entrepris, il semble qu'elle doive correspondre à celle où s'agitait la grande question du schisme grec à la solution de laquelle, on le sait, l'Eglise de Lyon n'est pas restée étrangère. Déjà il en est fait mention dans le premier concile général tenu en 1248, dans l'enceinte en cours d'exécution de la' basili- (1) Dans cette primitive basilique, le mur d'intersection qui s'élevait au-dessus de la première arcade du chœur était percé de trois fenêtres, comme pour rappeler les trois* personnes divines dominant l'autel du sa- crifice. Il en est de même à Saint-Jean où le nombre trois est répété dans le haut du sanctuaire éclairé par une rose et deux petites baies.