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LYON APRÈS LE IX THERMIDOR. 31 animosités des coteries, et voilà ce que firent Laporte et Reverchon ! Le 13 fructidor , ils publièrent un arrêté par lequel ils se disaient «informés que des membres des Comités révolution- naires , des officiers municipaux remplacés et d'autres fonc- tionnaires publics destitués , qui étaient chargés de veiller à la conservation des maisons et des magasins séquestrés et de procéder aux inventaires, s'étaient, de leur autorité privée, approprié les plus beaux logements ainsi que les meubles et effets dont ils étaient garnis, après avoir par la terreur ou la violence expulsé les propriétaires, femmes , enfants ou loca- taires. » Après cet exposé, ils ordonnaient diverses mesures de police et de répression ; entre autres, « des visites domi- ciliaires accompagnées de perquisitions très-sévères, chez tous les gens qui, depuis le siège jusqu'au dernier renou- vellement des autorités à Commune - affranchie, avaient exercé des fonctions dans les Comités révolutionnaires , Mu- nicipalités, Administrations , Tribunaux ou Commissions. » Les Patriotes crièrent à l'oppression et à la calomnie. Ils envoyèrent des députés a Paris pour porter des plaintes à la Convention, aux Comités et aux Jacobins. La Convention leur répondit par une loi qui ordonnait de sortir de Paris a tous les citoyens qui n'y résidaient pas depuis le 1er messidor. Tout le monde avait hâte d'enterrer la terreur avec Robes- pierre, même ceux qui avaient exagéré la terreur malgré Robespierre. Il s'établissait ainsi, comme un fait convenu , que Robespierre était l'auteur de tous les excès. On n'osait pas encore chercher d'autres coupables parmi les membres des comités ou les autres révolutionnaires influents qui avaient concouru 'a renverser le tribun ; mais on devait peu épargner des hommes que la protection de Robespierre avait couverts contre la colère de Fouché, et l'on admettait faci- lement ce grand seigneur de la révolution à charger de ses