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22              LYON APRÈS LE IX THERMIDOR.

pas eu de distinction a faire dans leur hommage au Comité
de Salut public ; les secrètes divisions de ce Comité, aux-
quelles ils n'étaient pas initiés, avaient éclaté tout d'un
coup. Puis ils étaient des républicains ardents, et voilà qu'on
venait leur signaler dans l'idole populaire un tyran, un dicta-
teur ! Enfin, il y avait pour qu'on se soumît une autre cause,
toute morale ; c'était la compression que la terreur avait
exercée sur tous les esprits, en sorte qu'il n'y avait nulle
part de l'énergie, de l'initiative, que les Patriotes divisés ,
défiants h l'égard les uns des autres, accoutumés à voir
briser successivement leurs idoles et enseignés à maudire
ce qu'ils avaient admiré, étaient incapables de toute autre
chose que de suivre une impulsion donnée.
   La nouvelle des événements des 8 et 9 thermidor fut
reçue le 11. Les corps administratifs se turent pendant quel-
ques jours, mais on discuta très-vivement au sein de la So-
ciété populaire. Les détails de ce débat n'ont pas été con-
servés; mais il est certain que la Société fut partagée. Deux
membres, l'ex-procureur de la commune, Achard, et le
journaliste Daumale se montrèrent surtout fidèles à la cause
de Robespierre. A la fin la majorité de l'assemblée se pro-
nonça pour les vainqueurs et vota une adresse d'adhésion a
la Convention nationale. La Société populaire une fois pro-
noncée , tous les corps constitués suivirent le mouvement.
Le 15, le conseil général de la commune vota a l'unanimité
l'adresse suivante :
   « Citoyens législateurs, hier, en Société populaire , con-
fondus avec nos concitoyens, nous avons voté avec eux une
adresse d'adhésion et de remerciaient à la Convention na-
tionale. Aujourd'hui, comme magistrats , nous venons assu-
rer les mandataires du peuple de notre invincible attache-
ment à la conservation de ses droits, nous rallier et nous
resserrer autour des intrépides défenseurs de la liberté et de