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                    BIBLIOGRAPHIE


     JEAN DE W1TT, grand pensionnaire de Hollande. — Vingt années de Bêpu-
       blique parlementaire au dix-septième siècle, par LKFÉVRK-PONTAUS. Avec u i
       portrait d'après NKTSCHER. — Paris-, librairie Pion, rue Garancière, 2 vol. in-
       S", prix 15 francs.

    I. Sous ce titre : Vingt années de République parlementaire, Jean do Vitt
M. Lefévre-Pontalis vient d'écrire un remarquable fragment de l'histoire des
Pays-Bas, et, en même temps, la biographie attachante d'un grand et malheureux
ministre, victime, avec son frère, de la fureur d'un peuple, naguère sauvé,
enrichi, illustré par sa sagesse politique et par l'énergie de son dévouement. La
période de ces vingt années, (de 1652 à 1672,) a permis à M. Lefévre-Pontalis de
grouper heureusement autour de son principal personnage, Jean de Witt, grand
pensionnaire de Hollande, presque tous les hommes célèbres de cape et d'épée
qui illustrèrent le dix-septième siècle. De plus, en retraçant, avec la plus scrupu-
leuse exactitude, et jusqu'aux moindres détails, la marche des événements, des
négociations diplomatiques, des guerres, des campagnes, des batailles sur terre
e
  t sur mer, des délibérations des Etats, l'auteur a eu l'excellente idée de s'effacer,
autant que possible, pour laisser les acteurs eux-mêmes de la grande scène, qu'il
évoque, découvrir leurs pensées, raconter leurs actions dans leurs propres
manuscrits. Il a su disposer si bien, employer si à propos, les nombreux et p r é -
cieux documents tombés sous sa main, que tout s'enchaîne et se déroule natu-
rellement, que le lecteur captivé croit assister réellement aux conseils des diplo-
mates, aux discussions des Etats, aux campagnes des armées, aux factieuses et
ambitieuses menées du parti orangiste. La clarté d'exposition de M. Lefévre-
Pontalis est si magistrale qu'on n'éprouve, ni fatigue, ni ennui à le lire, encore
 que sa belle étude vous conduise à travers un dédale d'intrigues, de cours, de
manoeuvres compliquées, de combinaisons financières ou politiques, souvent très
 abstraites. Grâce à l'abondance des citations, et à la variété des auteurs cités,
 dont chacun, sans nuire à l'unité du récit, lui apporte, avec un témoignage
 contemporain,sou originalité propre, son tour de pensée grave ou léger, religieux
 ou sceptique, moqueur ou sympathique, on a sous les yeux un tableau vrai et
 varié, plein de mouvement, de couleur locale et d'intérêt, où revivent les Provinces-
 Unies du dix-septième siècle, avec leur bourgeoisie opulente, pénétrée encore des
 ferveurs de la Réforme, et fièrement jalouse de sa liberté politique reconquise.