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 542                             LA R E V U E   LYONNAISE

 voir que, si notre population a le juste souci d'arriver à la fortune, en consacrant
 ses journées à son rude labeur, elle aime aussi, le soir, se délasser p a r l a lecture.
Qui n'a vu, en effet, entre autres, cotte foule de jeunes employés du commerce
ou attachés à des administrations assiéger, on peut le dire, vers les 7 heures, la
bibliothèque du Palais des Arts où la place manque même à plus d'un, parce
qu'au lieu d'agrandir nos bibliothèques, on commet l'impardonnable faute de
gaspiller des millions, en constructions de groupes scolaires de dimensions
insensées. Qui n'a admiré même ces jeunes gens qui, dédaignant les plaisirs faciles
 que recherche trop souvent leur âge, s'enferment tout une soirée pour chercher
dans l'étude des sciences et des arts une instruction que leur famille n'a pu leur
procurer ? Qui n'a pas vu non plus, même le simple ouvrier quitter, le soir, son
usine pour faire dans nos bibliothèques dites populaires, une lecture utile pour son
avenir? Toutefois, bien des livres qu'on se plaît maintenant à mettre entre leurs
mains, ne sont-ils pas souvent un poison pour leur cœur et leur esprit? Il me
serait facile de fournir la preuve que ce ne sont pas des sentiments chrétiens
qu'inspirent la plupart des livres de ces bibliothèques aux jeunes ouvriers qui
les fréquentent. On veut faire d'eux des citoyens et non des hommes ; pensée
bien malheureuse ! et dont, avant peu, nous ressentirons les tristes conséquences-
   Quant à la Société de lecture, elle continuera, j ' e n suis convaincu d'avance,
et toujours avec un nouveau succès, sont excellente oeuvre. Mais pourquoi la ville
ne vient-elle pas à son aide, en lui fournissant, par son concours, le moyen de
la développer encore plus rapidement ? Elle n'a que ses propres ressources, qui
sont bien limitées. Une mietto tombée de la table riche fait souvent tant de bien
à celui qui la r a m a s s e !                             LÊOPOLD       NIEPCE.



       LE RELIQUAIRE DE L'ÉGLISE D'AOGNAT (en Auvergne), par M. l'abbê
         GUÉLON, curé de la Sah r etat. — Clermond-Ferrand, Thibaud, Hb. 4883, in-8°.

   Les anciens émaux sont devenus des plus rares. Conservés jadis dans les t r é -
sors de nos églises où les avaient apportés les pieux pèlerins qui allaient visiter
les Lieux-Saints et les chevaliers des croisades,*ces objets d'art ont péri pour la
plupart dans nos guerres de religion ou ont été brisés par la Révolution. C'est
donc aujourd'hui une véritable bonne fortune pour les amis des arts quand ils
peuvent en rencontrer un qui a survécu au naufrage de tant de monuments si
précieux. Au nombre de ces chercheurs heureux est M. l'abbé Guélon, un archéo-
logue distingué, curé d'une paroisse dans les montagnes de l'Auvergfie, où se
dresse encore l'un de ces admirables châteaux-forts élevés par les Templiers dans
leurs commanderies. Dans l'antique église de cette humble bourgade se rencontre
même encore une statue en cuivre repoussé très ancienne, et dont de riches
amateurs offrent des sommes considérables, mais que la fabrique a raison de
refuser. M. l'abbé Guélon n'a pu manquer de donner une description de cette
statue en même temps qu'il écrivait d'une façon si intéressante, la monographie
de sa localité.
   Le reliquaire qui fait l'objet de sa nouvelle publication existe dans l'église
d'Augnat (Puy-de-Dôme) ; il a la forme d'une maison dont le toit, à double pente,
est couronné par une galerie ajourée. Sa hauteur est de quinze centimètres, sa
largeur de seize. Son ossature est recouverte de huit planches en cuivre rouge
doré de deux à trois millimètres d'épaisseur creusées au burin et émaillées par