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FANTAISIES NIÇOISES 271 II LE C A R N A V A L DE N I C E A T H É O D O R E DE BANVILLE I L'ARRIVÉE DU CARNAVAL L'illustre Carnaval fait son entrée à Nice, Sa bonne ville. Il n'est vieux, cassé ni chenu, Mais alerte et dispos. Qu'il soit le bienvenu! Et si quelqu'un lui veut du mal, qu'on le punisse. Il faut, en son honneur, que chacun se munisse De gaîté, plante là tout rêve biscornu, Et se maintienne frais, rose, gros, gras, charnu Et bon vivant; eût-il la fièvre, la jaunisse, Le spleen, la goutte ou pis encore. Nul ne doit Avoir plus de raison que votre petit doigt. L'homme de bien, par ordre exprès, doit méconnaître Les lois, congédier son médecin, laisser La sagesse, sabler son vin, par la fenêtre Jeter son or, flirter, chanter, rire et danser. n LE CORSO CARNAVALESQUE Le cortège, fouillis pittoresque, s'étale, Se développe en file ondoyante, expansif, Bruyant, brillant, grouillant, fou. Le poncif Est fui, comme la peste, ou comme le crotale