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                      TRÈS HUMBLE ESSAI
                                           DE



      PHONÉTIQUE LYONNAISE
                                     —   SUITE   1 —




            TRANSFORMATION DES VOYELLES LATINES TONIQUES
                             EN PATOIS LYONNAIS


  Pour désigner l'équivalence   du son latin et du son patois             actuel,   nous
emploierons le signe = qui, en algèbre, indique l'égalité.


                                           A
      1. A latin libre, quand il n'est pas suivi d'une nasale, â„¢ 0 (cet
/S,

0 était jadis A 3) :
   1 Je saisis l'occasion de rectifier deux fautes d'impression qui se sont glissées dans
mon premier article. Page 140, ligne 4, on m'a fait dire que « nos patois sont
désordres par le mélange de nombre de mots tirés du français ». Ceux de mes loc.
teurs qui sont nés dans l'enceinte de l'octroi auront facilement lu désondrés, mot
de très pur lyonnais, tiré de dishon(o)rasre, et d'autant plus digne de marque
qu'il est une justification de la savante théorie de M. Arsène Darmestetter sur la
Protonique non initiale, non en position,           par laquelle cet éminent philologue
établit le fait de la chute de la voyelle précédant immédiatement la tonique, lors
même que cette voyelle est longue, comme c'est ici le cas. Pour le surplus, tous
nos Lyonnais connaissent le proverbe :
                    Jamais grand clocher n'a désondré -village;
                   Jamais grand nez n'a désondré visage ;
   Que nous disons obligeamment, par manière de consolation, aux gens qui appar-
tiennent aux partis extrêmes en matière de nez.
   Même page, ligne 6, on a imprimé : « ... quelque vocable parvenu... remplace un
de nos vieux mots, qui avaient leur physionomie propre et portaient sur eux leurs
litres de noblesse. » j'avais écrit « portaient sur elle (la physionomie), etc. », pour
autant que je n'avais pas voulu dire que nos mots lyonnais portaient constamment
leurs titres dans leur poche de côté, mais bien qu'on les lisait sur leurs visages.
   Enfin, page 152, sixième paragraphe, ligne 2, un lapsus épouvantable, cette fois
conscieusement respecté, m'a fait dire que l'accent tonique est « sur l'avant-dernière
voyelle (ou syllabe) quand le mot ne se termine pas par un e muet. » Bien entendu,
qu'il faut lire au contraire: quand le -mot se termine par un e muet. Ainsi, dans
bajaffle, qui se termine par e muet, l'accent est sur le seconda, et dans grelw, qui ne
se termine pas par e muet, l'accent est sur u.
   2
     (J pour A ne commence à paraître à Lyon qu'à la fin du dix-huitième siècle. Il est
probable que bien auparavant il s'était développé dans les campagnes.