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278                  LA REVUE LYONNAISE
s'occupe de bibliographie ne sait que trop combien ces lacunes sont
difficiles à combler, et il a fallu tout le vaste savoir du P. Som-
mervogel pour y réussir. Il ne nous a pas dit non plus quelles re-
touches il a faites au livre de M. Renard, quelque soin cependant
que ce dernier eût apporté à sa confection.
    C'est l'exactitude qui était surtout la principale préoccupation de
M. Renard dans ses travaux, et le P . Sommervogel n'a pas manqué
de le constater aussi dans son introduction au catalogue de M. Re
nard. « Celui-ci, dit-il, possédait érninemmentla qualité d'être exact.
Il suffit de parcourir quelques articles de son livre pour s'en con-
vaincre. Je me le figure tenant unMenestrier quelconque ; c'est un
anatomiste devant un cadavre. Le scalpel à la main, l'œil à la loupe,
il dissèque littéralement ce volume ou cette plaquette. Rien ne lui
 échappe : frontispice, table, errata, pagination, marques d'impri-
 meur, erreurs typographiques, privilèges, approbations, planches,
 tout est minutieusement contrôlé et décrit. Si l'auteur a gardé
l'anonyme, M. Renard découvrira dans la préface, dans une note,
 dans une autre publication, par le rapprochement avec un autre
 livre de l'auteur, les preuves incontestables de la paternité du
 P . Menestrier. Si l'ouvrage a eu plusieurs tirages, plusieurs édi-
 tions, M. Renard les comparera les uns aux autres, signalera les
 différences, les modifications qu'il a subies. Sachant trop bien que
 le temps et l'incurie ont peu de respect pour tout ce que l'impri-
 merie nous a conservé des siècles passés, il ne se contentera pas
 d'examiner un seul exemplaire d'un ouvrage, il en cherchera un
 second afin de les confronter l'un à l'autre, et, de ces collations
 scrupuleuses, jaillira une lumière inattendue. En un mot, M. Re-
 nard qui, dans sa vie privée, pouvait, avec une légitime fierté, se
 dire honnête homme, s'est montré honnête homme en bibliographie.
 Aussi, pouvons-nous le croire sur parole; s'il affirme, c'est qu'il
  est s û r ; s'il lui reste un doute, il dira qu'il doute; s'il ne sait
 pas il ne rougira point de son ignorance, et la confessera sans
  honte. »
   Le catalogue, dressé par M. Renard avec un soin si parfait, sera
aceuilli, j'en suis convaincu d'avance, avec le plus vif intérêt par
le monde savant, et surtout à Lyon où journellement plus d'un
érudit a à consulter quelque livre du P . Menestrier. Ce catalogue