page suivante »
298 LA R E V U E LYONNAISE Maii(t)are = m a r i ô , marier ; Pu(t)are = poud, tailler la vigne; Obli(t)are = oblid, oublier ; Remu(t)are = remud, remuer; Disse(t)are = desskî, désaltérer ; Stctre = étd, rester 4 ; Misai(d)fre = mefid, méfier; De modum = modo", s'en aller ; Distri(t)are = detriô, sevrer; Ad-badm-e = a b a d ô , ouvrir. No(d)are = nuô, nouer' ; 2° Quand il est précédé d'une labiale (p, b, v) : Cubare = cov<5, couver ; Grepare = crev<5, crever; Ad-ripare = arrivô, arrive)' ; Lavore = lavrf, laver. 3° Quand il est précédé d'une liquide ou d'une nasale non mouillée (l, r,n), sauf r précédée de i : Galare = calô, glisser ; Sonare = sonrî, appeler ; Sibilare = subld, siffler ; Ex-tonare = intima, étonner ; Hibernare=ebarn(i,ouvrirlesfenêtres; Ad-parare = appard, retenir un objet.; Seminare — senti, semer ; Tra-forare = traforô, traverser; /^ 14. ARE = I (dans les documents des treizième et quatorzième siècles, ier) 2 : 1 Employé seulement, à ma connaissance, dans cette locution : Laissi-mi étô, laisse- moi tranquille. 3 A propos de are latin devenu î, je dois dire que ce n'est pas sans un peu de con- fusion que j'ai lu dans la Romania (t. XII, p. 6ï$) quelques lignes signées du nom d'un des premiers philologues de l'Europe et concernant un travail précédemment publié dans la Revue lyonnaise, sous le titre : Ses verbes dans notre bon patosi lyonnais, où cette question est traitée. Je n'aurais jamais osé espérer l'attention d'un tel maître que M. P. Meyer, et je me liens pour fort honoré de ce qu'il veut bien re- connaître que « l'auteur n'est pas dépourvu de connaissances philologiques, et se montre assez bon observateur ». De tels éloges sont précieux de la part de quelqu'un qui a tant de droit à se montrer sévère. Pourtant j'ai été quelque peu humilié de voir M. P. Meyer accuser l'auteur d'igno- rer « que cette variété dans le sort de Va tonique latin est précisément le caractère sur lequel l'éminent philologue italien (M. Ascoli) s'est fondé pour introduire dans le roman une nouvelle subdivision, celle des dialectes franco-provençaux », c'est-à - dire d'ignorer ce qui est, je crois, le pont aux ânes de la philologie patoisante. L'étude du caractère des dialectes franco-provençaux ne rentrait pas dans mon sujet, et j'au- rais craint d'ailleurs de paraître répéter inutilement ce que M. Philipon venait pré- cisément de signaler dans son travail sur le dialecte lyonnais au quatorzième siècle (Lyon-Revue, 4e année, p. 208). L'émineul critique ajoute que « si j'avais lu les Sehizzi franco-provençali, j'y aurais trouvé la loi que j'ai vainement cherchée pour la transformation de a tonique en î ». J'aurais été impardonnable d'ignorer la loi donnée par M. Ascoli, car c'est celle qui a présidé à la transformation de are latin en ier dans le vieux français. J'aurais donc pu écrire, selon les termes de M. Ascoli, que a se change en te : « 1° quand il est précédé d'un son palatal ; 2° quand il est précédé de r ou d'une dentale suivant un i (yotte). » J'aurais pu même dire, sous une forme plus générale