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                     LRS S C U L P T E U R S    DE   LYON                      251
                                     s
   Jean de Soignèles, de Paris , aussi maître maçon et ymageur,
était chargé, en 1356, sur l'ordre de la reine Jeanne, de faire
le tombeau de cette princesse dans la Sainte-Chapelle de Dijon 2 .
   Jean Prindalle, le maître maçon qui a construit le château de
Ghambéry, prenait, en 1408, le titre de rnagister           imaginalor.
   Déjà, au treizième siècle, le mot seul d'ymagier était appli-
qué particulièrement au sculpteur. Du Gange ne lui donne pas
d'autre signification 3, mais, si cette interprétation est vraie pou r
la fin du règne de saint Louis, nous ignorons si elle l'est pour
les temps précédents.
   Le sculpteur était appelé, à Lyon, au quatorzième siècle,
émaginer,     imagieur,    ymageur.     Un faible changement s'est
opéré au quinzième siècle : le maîtr% a pris le nom (['yma-
geur, d'ymagineur,      d'ymaginier,   à'ymaigier, d'ymagier,      d'y-
maigeur, de tailleur d'ymaiges.         On ne trouve plus, au sei-
zième siècle, toujours à Lyon, que les mots d'ymaginier,           d'y-
magier, de faiseur d'ymages, de tailleur             à'ymages.
   Nous sommes certain que, jusqu'au milieu du seizième siècle
les ymagiers,       comme les tailleurs       d'ymages,      sont des
sculpteurs, mais, à la fin de ce siècle, le mot n'a plus la
même signification.
   En 1514, travaillait h Lyon un Antoine Chevallier, « faiseur
d'ymages en papier ». Il ne paraît pas que Chevallier ait été
un sculpteur, et nous observons, à partir de cette époque, que
des maîtres sont désignés comme faiseurs d'ymages, et d'au-
tres comme tailleurs à'ymages,         comme si les deux qualités
 représentaient des métiers différents. Ainsi, les de Saint-Priest,
Jean, les deux Laurent, Nicolas, certainement sculpteurs, sont
toujours appelés des tailleurs d'ymages.        Jacques de Balmont,
qui était peintre, n'a jamais que la qualité de faiseur       d'ymages.
    En 1565, Claude CÂ>ZÀOA- est inscrit comme sculpteur (le mot


  * Jean de Soignèles avait pour apprenti un flamand, Hennequin Arion, de Bruxelles
  * Le tombeau était de marbre noir, et supportait les statues (les « ymages ou sem-
blances ») d'albâtre de la reine Jeanne et de son fils Philippe, duc de Bourgogne.
La reine mourut en 1356 et son fils en 1361.
  3
    « Imagier, sculpteur, celui qui travaille au ciseau. » (Du Gange, Glossarivm
W/ediiv et infirnx   latinitatis. ï. VU,