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                                 FELIBRIGE                                          31 i

                    LOU PIN                                      LE PIK
0 pin! que, quand l'aureto canto                        O pin! qui lorsque chante la
Dins toun Mage armounious,                            brise, dans ton feuillage harmo-
Sibles, d'uno voues pretoucanto,                      nieux, rends d'une voix impo-
Noun sabe que plang misterious,                       sante, je ne sais quelle mysté-
                                                     rieuse plainte ; es-tu l'écho d'une
Sies-ti l'eco d'un vôu d'ameto                       volée d'âmes de poètes méconnus?
De pouèto mescouneigu ?                               L'âme des femmes et des mères
L'amo di maire e di femeto                            qui pleurent l'enfant disparu ?
Plourant l'enfant dispareigu ?

E, triste e divin musicaire,                          Et triste et divin musicien le pin
Lou pin respond: Ai! las! noun siéu                   répond : — Ilélas ! je ne suis rien
Que Varmounions calignairc                            que l'harmonieux amant de la
                                                      musique du bon Dieu.
De la musico dou bon Dieu,                                                     A. B.
               ALEXANDRINE.        BHÉMOND
(A suivre).
              Darbousiho,1884.




                   CAUSERIE FÉL1BRÉENNE
                                                          10 mars 1884.
   Les Provençaux ont aux trois-quarts conquis la capitale. Les deux mois d'avril
et de mai s'annoncent glorieux pour la cause felibréenne, tant l'esprit de Paris
s'est méridionalisé.
   Personne n'ignore aujourd'hui que la Capoulié est décidé à célébrer la Sainte •
Estelle dans la petite ville provençale de Florian, à Sceaux, où se tiennent les
assises annuelles du Felibrige de Paris, —• Depuis la première de Mireille à
l'Opéra-Comique, qui le présenta à la France, Mistral n'a guères quitté son pays
que pour aller chercher à Dijon la belle jeune fille dont il voulait faire sa femme.
— Ceux qui l'on vu jadis retrouveront encore sous l'olympien d'aujourd'hui,
le « Chactas en habit de ville » de 1864. Mais il découvrirent en lui le chef d'une
grande littérature que son génie a plus que tout contribué à faire aecepier comme
telle, en France et à l'étranger.
   Aussi a-t-on de grandes fêtes préparé pour la consécration définitive du
provençal à Paris.

                                       •    +

   Elles s'annoncent déjà sous les plus heureux auspices
   Grand succès, à l'Opéra, avec la Farandole, ballet d'arlésiennes. A l'Opéra-
Comique, incessante reprise de Mireille, avec MNe Van Zandt, cette incarna-
tion charmante de la Georgina Smolen de Musset, qui va se faire provençale
pour consoler Gounod de la retraite volontaire de Mme Miolan-Garvalho. Aux
concerts populaires enfin, prochaines auditions publiques du Calèndàu de
M. Henri Maréchal, un maître.