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L E S T R É S O R S D E S É G L I S E S DE L Y O N 503
L'inventaire ne dit pas à quel usage étaient destinées ces tapis-
series. Il paraît que ce ne fut qu'après 1448 que s'établit l'usage
de couvrir les murs du choeur de grandes tapisseries à personnages
dont je parlerai plus loin.
Les étoles, les parements et les manipules se rencontraient en
grand nombre et étaient des plus riches : il y en avait plusieurs
ornés de perles fines, brodés à la main, représentant la sainte
"Vierge, Nôtre-Seigneur, entourés de griffons et d'oiseaux, et gar-
nis de boutons d'argent. Les uns étaient en damas, d'autres en
velours de toutes couleurs.
III
Tels étaient, en partie, les objets d'art que possédait encore, au
seizième siècle, le Trésor de la métropole, mais en 1562, il dut su -
bir bien des perces.
Qui ne connaît la Prinse de Lyon par ceulx de la Réforme
dans la nuit du 31 avril au l or mai? Le récit de cette catastrophe
a été fait par les protestants eux-mêmes dans un écritbien connu1,
et par un chanoine2, témoin oculaire de la prise du cloître de
Saint-Jean par les religionnaires, et même par le gouverneur de
Lyon, le comte de Sault3, qui s'était réfugié dans ce cloître. Ces
récits diffèrent peu les uns des autres. J'ai choisi celui du chanoine
de Saconnay.
« Les rebelles se trouvèrent en une matinée maistres de toute
la ville, Restoit le cloistre de Sainct-Jean, où estoient les comtes
1
Cette brochure a été imprimée, pour la première ibis, en mai 1562, in-8°. On la
trouve insérée dans le t. II des Mémoires de Condé, 1563; M. Pericaud la réimpri •
mée en 1831.
2
Son livre a pour titre : ((Discours des premiers troubles advenus à Lyon,
avec l'apologie pour la ville de Lyon contre le libelle faussement intitulé « La
Juste et Saincte défense de la ville de Lyon » (Lyon, Michel Jove, 1569, in-8°.
Gabriel de Saconnay avait écrit ce livre en 1563, mais il ne le publia qu'en 1569).
3
François de Montauban-d'Agoult, comte de Sault, le plus grand seigneur
de la Provence et l'un des plus vaillanls capitaines de son temps, tué aux côtés du
prince de Coudé, à la bataille de Saint-Denis, en 1567.