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52 LA R E V U E LYONNAISE le P. de Saint-Aubin suit la voie tracée par P . Mathieu. « Aussi, dit-il, fut-ce à eux (les Lyonnais) à tourner le dos. Ce qui donna un nom à rire et assez honteux à cette rencontre *. » Le savant M. Péricaud continue la tradition. « Cette bataille, qui n'en fut pas une, fut appelée par dérision la bataille de Vire-Cul 2. » Voici l'histoire de cet engagement, auquel les mémoires du temps permettent de donner un nom plus véridique, celui de combat de MÉTRIEDX, car ils en indiquent clairement l'importance, la date et l'emplacement, Quinze mille Allemands, sous les ordres du baron de Donna, ayant rejoint, le 20 août 1587, huit mille Suisses conduits par Clairvant,formèrent avec eux la grande armée étrangère,envoyée par les princes protestants d'Allemagne au secours d'Henri de Navarre. François de Coligny, seigneur de Chastillon 3, à la tête de sept à huit cents gentilshommes et soldats recrutés en Languedoc, opéra sa jonction avec les Allemands le 21 septembre, près de Millières 4. Le duc ai Bouillon, général en chef, prit peu de temps après le chemin de la Loire, avec l'intention de faire passer ce fleuve à son armée et de rejoindre le roi de Navarre. Trois armées avaient été levées pour défendre la cause royale. Henri III, en personne, protégeait les bords de la Loire avec la première; le duc de Joyeuse, à la tête delà seconde, luttait en G-uienne contre Henri de Navarre qui le battit à Coutras, le 20 octobre ; la troisième, sous les ordres de Henri de Guise, était chargée d'arrêter la marche des reîtres allemands et suisses. Le duc de Bouillon, n'ayant pu forcer les passages de la Loire, fut attaqué le 27 octobre, à Vimori, près de Montargis, par le duc de Guise qui ruina complètement les bagages. Les Suisses, habi- lement pratiqués par d'Épernon, capitulèrent le 22 novembre et 1 Saint-Aubin. Histoire de Lyon. Lyon, 1666, in-f». 2 A. Péricaud, Notice sur F . de Mandelot, gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais. Lyon, 1828. 3 François, comte de Goligny, seigneur de Chastillon, né en 1557, mort en 1591, fils aine de l'amiral de Goligny. Il aurait amené une troupe bien plus considérable ; mais quatre milb Suisses, qui devaient le rejoindre, furent complètement défaits par MM. de la Valette et d'Ornano, le ZZ août 1587, à J a m e s , près d'Uriages, Isère. 4 Minières, Haute-Marne. Voir les Mémoires de la Buguerie, publiés par la Société de l'Histoire de France.