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608                  LA REVUE        LYONNAISE
sulter, et leur fournissant tous les renseignements qui pouvaient
leur être utiles pour les études qu'ils avaient entreprises, quelle que
fût d'ailleurs la nature de leurs travaux. Jamais bibliothécaire ne
connut mieux les richesses confiées à sa garde.
    Pourtant la direction de la Bibliothèque du Palais des Arts ne
pouvait suffire à son activité. Dès que la Bibliothèque était fermée,
le soir, et surtout pendant les vacances, il se rendait assidûment
aux Archives du département ou de la ville, où il retrouvait les
documents les plus ignorés, qui lui ont fourni les éléments de tant
de savantes publications, si vivement recherchées de nos biblio-
philes.
    A compter de l'année 1861, il dépouilla ainsi, aux Archives dé-
partementales, tout le fonds si important des Testamenta, source
 d'informations du plus grand intérêt pour notre histoire au moyen
 âge. Aux Archives municipales, il s'attacha surtout aux Syndicats,
 procès-verbaux de l'élection des conseillers de ville, et aux registres
des délibérations consulaires. Enfin, aux Archives de la Cour
 d'appel, il étudia, avec un soin particulier, les registres des Insinua-
 tions, qui renferment tant de renseignements précieux sur l'histoire
de nos anciennes familles lyonnaises au seizième siècle.
    C'est à ces trois sources d'information qu'il emprunta la plus
 grande partie des documents originaux, qu'il a recueillis sur nos
anciennes institutions municipales et nos familles consulaires. Cette
histoire avait toujours eu ses préférences et, dès l'année 1852, il
débutait par la publication d'un Tableau des preuves de l'anti-
quité du droit municipal en France. Ce n'était là, sans doute,
qu'un simple résumé, et les lacunes que renferme ce travail ont pu
faire regretter plus tard à l'auteur de s'être trop hâté, peut-être, en
publiant ce premier essai.
    Mais quand, dix ans plus tard, il livrait au public sa notice his-
torique sur les Anciens hôtels de ville de Lyon, on comprit
qu'il était complètement préparé pour l'œuvre à laquelle il allait se
vouer désormais. L'attention du public fut eneore plus vivement
saisie quand, en 1863, il publia les Origines des familles consu-
laires de Lyon. Ce travail fut accueilli avec un vif empressement
et valut à l'auteur la plus grande partie de sa renommée. Non
pas, certes, qu'il eût cherché, comme on l'a cru à tort parfois, Ã