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                 PHONETIQUE, VOYELLES TONIQUES                                      383

   Remarque 1. Le mot vt'cis a donné le plus souvent vey(e), fois; à Mornant
vicis = vai(s),et à Rive-de-Gier, vé.
   2. Dans arietem — arai(t), are(t), bélier, l'accent a passé de i à e par suite du
contact des deux voyelles, comme, dans les mots en f olus. l'accent a passé de e à
o, qui était bref. E d'arietem, étant ainsi devenu long, comme dans les paroxy-
tons, a été traité selon les exemples ci-dessus.

                          EXEMPLES DU DEUXIEME CAS
Drictum = drai(t), dre(t), droit;            Serpi'c(u)lum==serpa£, serpent (Grap.),
Strfctum = étrai(t), étroit;                 Paric(u)lum = parai, pareil;
Frïg(i)dum = frœ(d), fre(i) i , froid;       Aroc(u)lum = artai, art»;, orteil;
D/g(i)tum = daî'(t), de(t), doigt;           Vermic(u)lum = vannai, varmei", ver-
Nigrum = nai, noir;                            meil.
Solic(u)lum == solaî, soleil ;

  Remarque i. Les mots ci-dessus, qui ont donné AI dans la plaine, aux envi-
rons de Lyon, ont généralement donné E à Rive-de-Gier :

Habere = ave, avoir;                         Soh'c(u)lum = sole, soleil;
Sérum — se, soir ;                           Paric(u)lum = paré, pareil;
Nîvem = né, neige;                           Fn'g(i)dum = fre', froid;
Tres = tré, trois;                           Dig(i)tum = dé, doigt;
Arttc(u)lum —- arté, orteil ;

  Cependant legem a donné ïuai; patrie(n)sis, patuaz's, me(n)sem, maj'(s), etc.
  2. Tandis que E tonique libre, dans la finale ERE des verbes de la deuxième
conjugaison latine, = AI dans la plaine, aux environs de Lyon, et E à Rive-de-
Gier, il == I à. Mornant :
Habere = avi, avoir;                         Potere = pocbi, pouvoir;
Volere — voli, vouloir ;                     Sapere = sacht 2 , savoir ;
Valere = vah', valoir ;

   3. Quelques-uns des verbes de la deuxième conjugaison ont été refaits sur le
participe. A Mornant, implere = implwre, debere = dwre, par les participes dû
et implw ; le dernier formé par analogie avec les autres participes en w.

  19. E fermé, plus gutturale suivie d'une consonne qui se pro-
nonce (pourvu que cette consonne ne soit pas L mouillée) = El :

 séquentsaï. Riverie, qui ne diphtongue pas du tout, dit sa. Presque partout ailleurs
 st'l(u)la a prévalu sur set(u)lum, et a donné seilli, sorte de baquet avec des oreilles
percées dans lesquelles on passe le doigt, à seule fin d'avoir plus de facilité en la
portant: D'où le proverbe : Jut commo lo dait u partus, juste comme le doigt
au trou (de la seille).
    i Le t final, employé par les patoisants, n'est pas ici exactement étymologique.
On l'a employé par analogie avec dret, det, etc.
    2 Lorsque la consonne qui suit e se prononce, Mornant (sauf les exceptions men-
tionnées à la remarque 3) rentre dans la loi commune : bibere = beire, videre = veire.