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568 Là REVUE LYONNAISE pulseur plus de six cents tours par minute. Gela ne semble pas impossible, et, en tous cas, MM. les ingénieurs Debayeux et Ghapel ont fait manœuvrer leur joujou (le ballon a quatre mètres de long sur un mètre de large et les ailettes des moulinets sont des cartes de visite) dans une salle de l'avenue de Wagram, avec une aisance et une précision qui ont convaincu les plus incrédules l. Assisterons-nous à l'aurore de cette magnifique application de la découverte merveilleuse des Montgolfier ? « L'enfant » né, il y a cent ans, est-il arrivé à l'âge d'homme et notre génération sceptique verra-t-elle couronner par le succès les efforts persévérants et déjà séculaires de la science et de l'in- telligence humaines? Combien d'essais qui paraissaient d'une réalisation assurée et qui n'ont réalisé pour leurs inventeurs que le triste sort du fils de Dédale ! Et cependant, les oiseaux,les insectes, volent par myriades dans ce royaume de l'air, où nous ne pouvons faire que des excursions rapides et téméraires, soumis aux courants terribles dont se jouent les ailes de l'oiseau. C'est en observant les conditions et le mécanisme du vol de l'insecte que M. Debayeux a conçu son invention. L'insecte ne s'élève guère au-dessus des couches inférieures de l'atmosphère terrestre; quand nous devrions nous contenter de raser ia terre en dirigeant à volonté les aérostats, ce serait là une suffisante con- quête pour l'ambition humaine, si quelque chose pouvait rassasier les hommes de l'ardeur de connaître et de la soif de dominer le monde. 1 Article anonyme du Salut Public, numéro du 16 mars 18S4. R. DE C.A.ZEN0VE.