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112 LA REVUE LYONNAISE d'adjectifs ; le suffixe lus du participe passé ; le suffixe u-s des subs- tantifs masculins de la deuxième déclinaison ; le suffixe sco des verbes inchoatifs, etc. Les séries grammaticales ont pour parties distinctives les dési- nences casuelles des mots déclinables et les désinences personnelles des verbes. Donnons-en pour exemple les génitifs pluriels en arum et en orum de la première et de la seconde déclinaison, les premières personnes du pluriel en mus de l'indicatif présent actif, etc. Mais les suffixes de différentes sortes ne jouissent pas exclusive- ment du privilège de propager indéfiniment par l'analogie les formes préexistantes du langage. De même que les suffixes peuvent se joindre à chaque racine pour produire les séries verbales et grammaticales, les racines ont la faculté de s'unir aux différents suffixes pour donner naissance aux séries analogiques radicales, c'est-à -dire à l'échelle des formes dans lesquelles une même racine s'emploie avec tel et tel suffixe. A cette catégorie se rattachent les différents cas d'un même mot déclinable, les différentes formes de la conjugaison d'un même verbe et les différents individus d'une même famille de mots; par exemple, Germania, germanicus; amo, amor, amicus, amicilia, etc. Ici encore l'analogie embrasse tous les termes de chaque série, abstraction faite du plus ancien ou de l'antécédent commun. Nous venons d'indiquer ce qui revient de droit à l'analogie dans l'ensemble des formes du langage. Il nous sera facile, désormais, de faire la part de ce qui lui échappe. Cette part comprend nette- ment et exclusivement les têtes de ligne de chaque série, c'est-à - dire, d'une part, l'ensemble des suffixes verbaux et désinentiels considérés individuellement, et, de l'autre, l'ensemble des racines considérées aussi individuellement1. Toutefois, avant de nous occuper desavoir de qui dépend ce nou- veau domaine, remarquons, en ce qui concerne les séries analogi- ques, qu'elles portent avec elles la marque de leur auteur véritable, c'est-à -dire de l'esprit humain dont l'analogie, considérée comme 1 En y ajoutant les variantes particulières qui constituent les états forts et les états faibles d'une même racine.