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                 NICE-CROQUIS


   Prenez au hasard, dans la collection du Journal amusant, une
« Fantaisie parisienne » de Grévin. Ce n'est pas un dessin. C'est
moins et plus. C'est un croquis, l'ébauche d'un dessin. Un coup de
plume de ci, delà, un trait, un point, une tache, quatre hachures.
Ce n'est rien et c'est quelque chose de charmant, d'inimitable. Des
Parisiens, des provinciaux sortent du papier. Ils se meuvent,
agissent. Ils parlent. Ils vivent. La scène est aussi réelle que si elle
avait été lentement fixée sur la toile par le plus patient des Hollan-
dais.
    La ville de Nice toute entière n'est qu'un immense croquis, im-
provisé sur le terrain en grandeur vraie. Ce n'est pas une grande
ville, c'est l'ébauche d'une grande ville, enlevée sur place, avec
une audace et une verve incomparables, par des édiles artistes jus-
qu'à la semelle de leurs bottes.
    L'emplacement une fois choisi, les grandes lignes posées, les
contours arrêtés, on a indiqué par des replis de terre, par des mas-
sifs de maçonnerie élevés à la hâte, les groupements de l'intérieur.
Un bout de rue par-ci, un tronçon d'avenue par-là, une amorce de
boulevard, une ruelle, un cul-de-sac, une impasse, un petit mur,
une rangée d'arbres, des chaussées bouleversées, des terrains en
contre-bas, des fondrières, des chantiers. Tous ces tableaux, variés
et changeants comme les décors d'une féerie, ne donnent-ils pas
l'illusion d'une ville qui existerait réellement ?
    Croquis du plan général.