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                       LE SALON LYONNAIS                           231
de même, l'œuvre est finement peinte, mais combien supérieures
sont les deux marines ou paysages marins de M. SMITH-HALD,
tous les deux sont, semble-t-il, les meilleurs spécimens du genre,
surtout le Lèvent de lune (535) ; le clapotement de l'eau verte y
est rendu avec une adresse inouïe et les pêcheurs levant leurs
filets sont bien à leur affaire.
   Sur une lisière de terre cultivée, chemin bordé d'une rangée
d'arbres monochromes, quelques vaches s'avancent lentement
sous les premiers rayons du soleil levant entre 4 et 5 heures du
matin (98). M. CARRAND a bien rendu par les procédés étranges
de couleur qui lui sont particuliers, la fraîcheur de l'aube mati-
nale et le site agreste qu'il a voulu peindre.
   Un bon paysage rustique et solidement traité est la grande toile
de M. VAN LEENPOTTEN, Bans la Bruyère (878), les chevaux au
premier plan sont d'un ferme dessin, et l'ensemble du paysage est
grandiose.
   M. STENGELIN a envoyé deux tableaux. Le plus important, Bou-
quet de bois (536) est un peu nu pour la grandeur de la toile. Le
ciel est prédominant, envahissant; l'artiste a une noble ambition,
celle de faire grand ; il y a réussi dans une large mesure, ses pro-
grès témoignent d'un labeur persévérant dans l'imitation de la
nature un peu triste qui lui plaît, mais pourquoi ne cherche-t-il
pas à replier les ailes de son talent et à produire les œuvres plus
fortes sous des dimensions plus faibles?
   A côté de M. LORTET, dont le grand paysage alpestre, Torrent
du Lotschenthal (346) est une large et belle étude de rochers qui
se détachent sur ces lointains aériens dont il a le secret magistral,
son élève, M. BALOUZET présente une jolie étude sous bois, qu'il
intitule Solitude, et un Site de la vallée d'Atnby beaucoup moins
heureux (33 et 34).
   Des roches moussues, humides, verdies par la végétation qui
pullulent aux alentours des sources, quelques filets d'eau qui sor-
tent deces fortes roches, un tableau si froid, qu'il donne le frisson ;
telle est la contribution de M ISEMBART au salon (292), avec un
autre tableau de moindre valeur intitulé : Novembre.
   Une Matinée d'Automne de M. CASTAN nous transporte dans les
forêts du Jura, au milieu d'une clairière bien ouverte aux rayons