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536                        LA R E V U E     LYONNAISE

    Oughtred imagine la multiplication abrégée.
    Gunther invente la règle à calcul.
    Kepler trouve la cubature du volume engendré par un segment elliptique.
 Guldin retrouve le tbéorème, énoncé par Pappus, sur les surfaces et les volumes
 de révolution. Grégoire de Saint-Vincent quarre l'hyperbole rapportée à ses
 asymptotes. Désargues établitla théorie de l'involution, fonde la perspective théo-
 rique etlastéréotomie, donne la construction théorique du profil des engrenages.
    Castelli ébauche la théorie des eaux courantes.
    Kepler entrevoit l'action attractive du soleil et découvre les lois du mouvement
 des planètes.
    Marci ébauche la théorie du choc.
    Vernier invente l'instrument de mesure qui porte son nom.
    Snellius et Marci établissent les lois de la réfraction.
    Van-Helmont commence à distinguer les gaz les uns des autres et fonde en
 quelque sorte la chimie.
    Harvey démontre la circulation du sang et détermine le rôle de la respiration.
 Van-Helmont découvre le suc gastrique. Kepler fonde la théorie de la vision.
    La biographie de Kepler montre que les qualités et les défauts intellectuels les
 plus inconciliables, en apparence, peuvent se trouver réunis dans le même cer-
 veau ; toutefois, avant de lui faire un reproche de son goût pour les horoscopes,
 on fera bien de méditer certaine phrase contenue dans ses écrits : « De quoi vous
 plaignez-vous, si une fille que vous jugez folle soutient une mère sage, mais pau-
 vre, si cette mère n'est soufferte parmi les hommes, plus fous encore, qu'en
 considération des mêmes folies? »
    Van-Helmont, tout en se consacrant au soulagement des malheureux rendit à
 la science d'importants services en apprenant aux chimistes le parti qu'on pou-
 vait tirer de l'emploi du pesage. Bien qu'il se fût fait une existence paisible, l'In-
 quisition ne le laissa pas absolument en repos.
    Harvey ne fut pas inquiété par l'Inquisition, mais les tracasseries et les sar-
 casmes de ses contemporains ne lui furent pas épargnés; au bout d'un demi-
 siècle, les gens fermes sur les principes, comme M. Thomas Diafoirus, ne vou-
 laient « comprendre ni écouter les raisons et les expériences touchant la circula-
 tion du sang et autres opinions de même farine. »
    Saluons en passant les noms assez connus du père Mersenne et de Gassendi, et
 disons quelques mots de Désargues.
    Mu par la pensée constante de venir en aide au travail manuel et de soulager
les artisans par la mise en œuvre des procédés que lui suggéraient ses connais
 sances scientifiques, Désargues avait organisé, à Paris, des cours d'adultes où il
 enseignait gratuitement, le soir, la géométrie appliquée à la stéréotomie. Mais il
eut aussi des persécuteurs et lassé de ne pouvoir pas être utile impunément à Paris,
il revint à Lyon, sa ville natale, où il eut la satisfaction de pouvoir reprendre pai-
siblement sos leçons familières sur la coupe des pierres et la perspective.
    QUATRIÈME VOLUME : Huitième et neuvième              périodes.
   La huitième période, de D„>scartes, né en 1596, à Gavalieri, né en 1598, peut
s'appeler la période de Descartes. Descartes, en effet, accomplit deux révolutions
capitales : premièrement, il établit l'union de l'algèbre et de la géométrie ; en
second lieu, il place la géométrie sur de nouvelles bases, par la théorie des
coordonnées qui permet d'admettre et d'interpréter les solutions négatives, de