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                                 FELIBRIGE                                               645
      Qu'es equelo que lampo,                         Quelle est cette étoile qui file,
                                                   brille, s'éteint et ne paraît plus?
      Brilio, s'emosso, e parèi plu?
                                                   Est-ce le temps où s'effeuillent les
      Es-ti lou tènes de la despampo               fleurs dorées du ciel bleu?
      Di flour daurado déu cèu blu ?
      E la luno, aloungant si bano                   Et la lune, allongeant ses cornes
                                                   blanches et nouvelles, me répond :
      Blanco e nouvello: — aes, me dis,            C'est là la pauvre âme qui faillit, et
      Lo la pauro amo que debano,                  que Dieu chasse du paradis.
      Que Dieu coueho ddu Paradis !


                LA FONT                                       LA FONTAINE
      Font que rises d'uno vouos douço,              O fontaine, qui ris d'une douce voix
      E que senglutes sus la mousso,               et qui sanglote sur la mousse, tu
                                                   fais, toi de joyeuse et de triste
      Semblés, de gaio e tristo imour,             humeur, comme l'innocente folle
      L'inoncènto folo d'amour,                    d'amour.De ton rire et de tes larmes,
      Do toun rire e de ti lagremo,                de ton allure d'enfant et de femme,
      De toun biais d'enfant e de femo,            oh ! dis-moi le pur secret !
             Ob ! digo-mel'eserèt
                   Secret !

      — Enfant, sus li lauso e H moto,               Enfant, sous les graviers et les
                                                   touffes, non loin d'ici, je nais et mon
   Pas lieun, naissi e moun cor s'amoto :          cœur se hlottit : et point de cœur
      E gens de cor senso coulour !                sans souffrances! Voilà le secret de
      Vaqui los secret de mi plour •               mes larmes.Mais devoir qu^auxyeux
   Mai de vèire qu'is ine dôu mounde               du monde, sous les belles fleurs, j e
                                                   le tiens caché, c'est là de mon rire
      Souto li billi Plour l'escounde,             le pur secret.
      De moun rire es l'escrèt
                   Secret !
                                    ALEXANDRINE             BKÉMOND.




                           FARANDOLE
                                 F arandouîo      l c ï ' à t i î , tambourin   i


Voici la fin de la vesprée,                 Dans les carrefours du village,
Bon travailleur, quitte les champs ;        Les vieux, les femmes, les enfants
Debout, c'est l'heure désirée,              Se groupent sur votre passage
C'est l'heure des jeux et des chants.       Et jettent des cris triomphants.
Paysans à magnanarelles,                    C'est le retour de ceux qu'on aime,
Enlacez vos bras fatigués,                  Le joyeux retour du travail,
Entonnez vos airs les plus gais ;           Et l'ancêtre, assis sur le mail,
Chantez, les moissons seront belles !       Dit en relevant son front blême :
La farandole roulera                        La farandole roulera
Tant qu'un tambourin sonnera.               Tant qu'un tambourin sonnera.
    JUIN 1884. — T. VII.                                                            41