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                                            FELIBRIGE                                      643
N ' e n a vist, tout en c o u m b o u r ,               peut croire : Elle a vu, tout en sueur
Lou m i t r o u n q u e dins soun four,                 le mitron, qui, dans son four, avec
                                                        sa longue fourche, enfournait la
E m sa longo fourchino                                  Jacouinine!...
Enfournavo Jacoumino !                                                                F . a.
                               FÉLIX        GRAS.

Novembre 1883, Avignon.




              A LAS ESTELOS                                     AUX ÉTOILES

Semblats, innoumbrablos estelos,                        Vous semblez, vous semblez, étoiles,
                                                        Dans l'océan de ces beaux cieux,
Per l'Oucean des belis cels,                            La nuit, des vaisseaux radieux
Dins la nueit, semblats de vaissels                     Ouvrant leurs innombrables voiles.
Que desplegoun lhours claros vélos.

Sensé jamai jeta de ploumb,                             Où, sans jamais jeter le plomb,
                                                        Allez-vous, flottes magnifiques?
Anats, pr'eseadros magnifieos,                          Kst-ce vers d'autres Amériques?
Anats ves d'autros Americos ?                           Qui vous mène ? Un autre Colomb ?
Qui vous meno ? Un autre Couloumb ?
Qui pot sapié dount es partido                          D'où part votre Armada splendidt?,
                                                        Qui le sait? Qui peut le savoir?
La vostro Armada ? Qui va sap ?
                                                        Quelque cap s'est-il laissé voir?
Veiiiô punteja qualque cap ?                            Touchez-vous bientôt l'Atlantide?
Toucara lèu uno Atlantido ?
                                                        Combien avez-vous de cœurs forts
Quantis abets de marins forts
                                                        De marins à l'âme héroïque,
Plénis de fé mai d'arderècio,                           Comme ceux de la Grèce antique,
Goumo les de l'aneiano Grèeio                           Par qui furent fondés nos ports ï
Que founderoun les nostris ports ?
N'ets pas, per la guerro, en alerto ?                   N'êtes-vous pas armés en guerre ?
                                                        Échappant à tous mes tourments,
Lenh de mous terrestres tourments,                      Je voudrais être, ô bâtiments,
Vouldriô pla esse, ô basliments,                        Sur un de vos ponts, loin de t e r r e ;
Dessus uno -vostro couberto !
Nadats milhou que de dalfls,                            Vous nagez, dauphins de l'azur,
                                                        Vers des horizons sans limite,
Dambe de courdatges cantaires,                          Au chant de l'agrès qui palpite,
A l'aie des mai puris aires,                            Au souffle de l'air le plus purÉ
Vès les ourizouns sensé fis.
Oh ! se la mort es le cop d'alo                         Oh ! si la mort est le coup d'aile
Que nous fa mounta dreit vous aus,                      Qui jusqu'à vous nous fait monter,
                                                        Que ne vient-elle m'emporter,
Que m'emporte aro, belos naus,                          Nefs, dans votre paix immortelle!
Dins la vostro pax inmourtalo !
Ai ! Quand ausissi, vès en sus,                         Ah 1 des tempêtes au ciel noir
                                                        Quand se déchaînent les furies,
Se descadena las trumados,