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 610                      LA R E V U E     LYONNAISE
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 raire . L'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, auquel
 il fournit des communications jusqu'à sa mort, n'eut pas aussi de
 collaborateurs plus érudits et plus laborieux.
    Mais, dans le courant de l'année 1883, ses souffrances devinrent
 plus vives ; la maladie nerveuse dont il souffrait ne lui laissa plus ni
 trêve ni merci. Enchaîné à son foyer, toute relation suivie avec ses
 amis lui devint dès lors impossible, autrement que par correspon-
 dance. Car si l'un d'eux pouvait encore, à de rares intervalles, être
 admis auprès de lui, fréquemment l'entretien était brusquement
 interrompu par le retour d'une crise qui lui arrachait des cris de
 douleur.
    A ce moment, découragé et vaincu par la maladie, il comprenait
 qu'il ne pourrait plus désormais reprendre ces travaux qui avaient
 rempli la meilleure part de sa vie. Son rêve alors était de se retirer
 à la campagne, dans l'espoir que peut-être le calme de la vie des
 champs pourrait apporter quelque soulagement à ses souffrances.
 Mais ce n'est qu'avec résignation qu'il aspirait ainsi à un repos
 absolu ; car, la veille de sa mort, il écrivait à l'un des membres de
la Compagnie, M. Révérend du Mesnil, en signant tristement :
 V. de Valous qui ne travaille plus2. Le 17 décembre 1883, au
moment où nous venions de rendre les derniers devoirs à noire
grand poète, Victor de Laprade, il adressait encore à un autre de
nos collègues, M. le comte de Charpin-Feugerolles, une lettre
où les pensées les plus élevées se mêlaient à la plus profonde
érudition.
    Deux heures plus tard, à la suite d'une de ces crises doulou-
reuses qui l'étreignaient à chaque instant, il mourait, jeune encore,
sii'on ne tient compte que des années de sa vie, mais vieilli avant
l'âge par le travail et un mal implacable. Pour lui, qui avait tant
souffert, la mort était une délivrance. Mais l'explosion des regrets
que provoqua ce dénouement douloureux fut unanime. Car tous ceux

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     M. de Valous, nommé le 22 novembre 1882, membre honoraire de la Société
littéraire, à laquelle il appartenait, comme membre titulaire, depuis 1853, était
aussi l'un des membres fondateurs de la Société de topographie historique de Lyon,
et officier d'Académie.
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     Voyez la notice nécrologique que M. Révérend du Mesnil a consacrée à M. de
Valous dans Y Ancien Foret, janvier 1884, p. 356.