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606                       LA REVUE            LYONNAISE

revêtus, cette famille nous fournit l'un des exemples les plus
remarquables de l'élévation progressive de cette classe bourgeoise
qui, dès le quinzième siècle, s'émancipe de l'humble condition que
lui avait faite le moyen âge.
   Malgré sa modestie si sincère, Vital de Valous s'honorait de cette
origine, et il ne faut peut-être pas chercher ailleurs un autre mobile
à l'ardeur de ses recherches dans les documents originaux de notre
histoire consulaire et de nos anciennes familles lyonnaises.
   Tout enfant, sa famille l'avait placé dans le pensionnat Aynès
et Sauvignet, à la Guillotière, qui eut quelque renom autrefois dans
notre ville. C'est là qu'il fit presque toutes ses études classiques,
car ce ne fut qu'après sa rhétorique qu'il entra au lycée, pour se
préparer à l'école de Saint-Cyr. Mais pendant qu'il se livrait ainsi à
ces études spéciales, il fut atteint, à l'âge de dix-neuf ans, d'une
surdité complète et prématurée qui le contraignit de renoncer à la
carrière à laquelle il se destinait.
   Cette infirmité, qui brisait tous ses projets d'avenir, l'attrista
vivement, et depuis, en exprimant la douleur qu'il en éprouva, il
ne pouvait dissimuler les sentiments de sombre désespoir qui l'as-
saillirent à ce moment. Il supporta néanmoins cette cruelle épreuve
avec courage. Ne pouvant se faire soldat, il demanda aux lettres,
et surtout à l'étude de l'histoire, les consolations qu'elles réservent
toujours à ceux qui ont vu, jeunes encore, s'évanouir leurs illusions
 du premier âge.
   Ce fut ainsi qu'en 1853 il entrait à la Société littéraire, dont il
fut toujours l'un des membres les plus actifs1. Les travaux auxquels

   i Malgré son infirmité, qui aurait dû l'éloigner des réunions de la Société littéraire,
V. de Valous assistait assez régulièrement à ces séances, où il fit de fréquentes lec-
tures. Nous nous bornons à donner ici le titre de celles qui n'ont point été publiées :
   Notice bibliographique sur le Psanltier des Vilains (11 janvier 1854). — Re-
cherches pour servir à la réfutation d'un préjugé très répandu sur certains droits sei-
gneuriaux (82 février 1854). — Aperçu sur les manuscrits des bibliothèques de l'Aca-
démie de Lyon et du Palais des Arts (9 août, 22 et 29 novembre 1851). — Notice
sur le Bestiaire, poème didactique, par Guillaume, clerc deNormandie, au treizième
siècle (11 novembre 1857). — Réforme grammaticale, en 1793, d'après le citoyen
Pierre André Gargas(9 février 1859). — Rapport sur le Tome V des Mémoires de
la Société' des sciences morales, des lettres et des arts de Seine-el-Oise (7 décem-
bre 1859). — Rapport sur la candidature de L. Pierre Gras, secrétaire de la Diana,
nommé membre correspondant (20 décembre 18il).— Réflexion d'un bibliothécaire.
— Comparaison entre l'Italie en 1450 et la France en 1750 (11 février 1874).