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564                   LA REVUE LYONNAISE
   A l'extrémité de la place des Gordeliers, où s'élève ce monument,
se trouve un obélisque érigé à l'endroit même où eut lieu la pre-
mière expérience en 1788.
   Le 11 août 1883, de nombreux délégués sont arrivés de divers
points de la France. Le colonel Perrier, de l'Institut, délégué par le
gouvernement, M. Dupuy de Lôme, délégué de l'Institut, M. Gaston
Tissandier, vice-président du comité Montgolfier, le colonel Laus-
sédat, directeur du Conservatoire des arts et métiers, et plusieurs
autres personnages de distinction ont été reçus par les membres
du Comité avec la plus cordiale hospitalité.
    Un cortège de fête est allé les recevoir à la gare, avec le con-
cours de l'orphéon d'Annonay, de la musique militaire et de celle
des sapeurs-pompiers de Lyon.
    Le soir, la ville entière était illuminée, des feux d'artifice éclai-
raient les rues et les places d'Annonay, fourmillant de curieux.
    La première journée des fêtes a été inaugurée par une ascension
 aérostatique.
    Un ballon de petite dimension, cubant seulement 800 mètres
 cubes, monté par M. Boissonnet, vice-président de la Société d'aé-
 rostation de Paris, et M. Jomairon fils, membre du comité Mont-
 golfier, s'est élevé vers quatre heures dans les airs, aux acclama-
 tions de la population d'Annonay qui, pour la première fois, voyait
 partir un ballon gonflé au gaz hydrogène. Il s'éleva à près de
 KiOO mètres, et tomba sans accident à quinze kilomètres de la
 ville. Les aéronautes revinrent dans la soirée et furent acclamés à
 leur entrée dans la salle du concert où avait lieu une brillante exé-
 cution musicale.
    Après le concert, la famille de Montgolfier a ouvert les salons
 et les jardins de sa villa des Pins aux invités, qui ont reçu dans
 cette honorable maison une cordiale réception. Au dehors, la foule
 animait les rues solitaires de la vieille cité, dont les maisons pa-
 voisèes offraient le brillant spectacle d'une illumination spontanée.
 Un feu d'artifice symbolique, parti de la villa des Pins, couronna
 cette seconde journée commencée par une cavalcade allégorique,
 comprenant quinze chars, dont celui de la Montgolfière,            deux
 cents cavaliers, et plus de cinq cents personnages en costumes
 historiques.