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546 LA R E V U E LYONNAISE
les, vice-président. — M. Bleton lit une étude sur la Circulation monétaire. —
M. Beauverie donne lecture d'un poème biblique intitulé : Agar dans le désert:
M. Joseph Roy communique plusieurs pièces de poésie d'un recueil actuellement
sous presse chez Quantin, éditeur. — M. Desvernay fait passer sous les yeux de
ses collègues une planche reproduisant un médaillon offert, il y a quelques années
à M. Chenavard, architecte, par M. de Ruolz, sculpteur lyonnais.
A. VAGHEZ.
SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LYON. — Séance du 1 e r mai. — M. le Président
annonce que M. A. Ijéger, ingénieur civil, fera à la Société, le.dimanche 4 mai,
une conférence sur le transit international et la nouvelle voie ouverte, par le
percement de l'Arlberg, entre l'Allemagne méridionale et nos ports de l'Atlan-
tique. Le dimanche suivant, 11 mai, M. Michel racontera le second voyage qu'il
vient de faire autour du monde, par l'hémisphère sud, Amérique méridionale,
Australie, Nouvelle-Calédonie.
Le secrétaire général lit une lettre de notre compatriote M. Victor Giraud,
enseigne de vaisseau, qui fait connaître les résultats de la première partie de
son exploration. Après des péripéties émouvantes et, même des désastres qu'il a
subis avec courage, il a visité les lacs Bomguolo et Moerio et rectifié les ren-
seignements erronés qui avaient été donnés par Livingstone sur le Louapoula.
Il est actuellement à Keréma sur le Tanganyika, où il reforme sa caravane avec
le gracieux concours des stations de l'Association internationale africaine. Son but
est de traverser le continent africain en suivant le sixième degré, pour aboutir
sur l'Atlantique vers l'embouchure du Congo.
M. Charles Bayet, professeur à la Faculté des lettres et à l'Ecole des beaux-
arts de Lyon, entretient ensuite l'assemblée de la nouvelle Société VAlliance
française, qui vient de se fonder à Paris pour la propagation de la langue fran-
çaise à l'étranger. Il lit le programme de cette société, dont le but, éminemment
patriotique, doit être encouragé par tous ceuxquiont à cœur d'étendre au dehors
l'influence et, par suite, le commerce de la France. Les hommes de tous les partis
peuvent se réunir dans cette association qui a reçu le haut patronage de Mgr le
cardinal de Lavigerie. La cotisation annuelle des adhérents est fixée à 6 francs ;
une liste est ouverte au secrétariat de la Société.
M. Motono, négociant japonais, a-déjà fait à la Société une savante commu-
nication sur la religion officielle du Japon. Il parle aujourd'hui des relations
commerciales de cet empire avec les puissances étrangères. Après un court
exposé de la situation du Japon, au moment où le commodore Parry vint, en
1853, conclure le premier traité de commerce qui a servi de modèle aux autres,
il ajoute que,depuis trente ans, le Japon est entré entièrement dans la voie de la
civilisation moderne. Les juridictions spéciales établies dans les ports n'ont donc
plus de raison d'être, la législation nationale offrant toutes les garanties dési-
rables. Il voudrait donc voir supprimer ces juridictions et réviser les traités de
commerce qui, dans la situation nouvelle, arrêtent le développement des richesses
du pays. Nous sommes maintenant, dit-il, une nation civilisée ; nous demandons
à rentrer dans le droit commun.
M. E. Desgrand, le président, en remerciant l'orateur, rendjustice à son ardent
patriotisme et reconnaît les progrès accomplis par la nation japonaise. Mais,
dit-il, ce progrès est encore de fraîche date et n'offre pas de garanties suffisantes.
Trente ans sont peu de choses dans la vie d'une nation. D'ailleurs le régime,
actuel n'est que provisoire, la juridiction spéciale, exceptionnelle. Une révision
loyale se fera certainement quand le moment en sera venu. Il faut pour cela que
le Japon réalise de nouveaux progrès et puisse enfin ouvrir aux étrangers l'inté-
rieur de l'empire qui leur est aujourd'hui interdit, Les communications sérieusea