page suivante »
SOCIÉTÉS SAVANTES 547
comme celles de M. Motano serviront cependant la cause qu'il défend, surtout Ã
Lyon, qui entretient des relations nombreuses et sympathiques avec le Japon.
SOCIÉTÉ I.INKÉBNHB DE LYON. — Dans une des dernières séances, M. Attale Riche
a communiqué à la Société les résultats de quelques observations géologiques in-
téressant l'archéologie lyonnaise. Ces observations déjà commencées au mois de
mai 1882, ont été soumises à Ja vérification des membres de la Société linnéenne
pendant l'excursion du 2 mars 1884.
Les archéologues qui se sont occupés de la question des aqueducs construits par
les Romains pour amener l'eau du Gier à Lugdunum ont généralement négligé
d'étudier la nature des matériaux employés et admettent que, le plus souvent, les
Romains se servaient des roches qu'ils trouvaient dans les pays traversés, à l'ex-
clusion de toutes autres. S'il en a été ainsi, les aqueducs établis sur les territoires
granitiques, entre Mornant et Ghaponost, seraient entièrement composés de pierres
en granit.
Or, en examinant le tronçon d'aqueduc du Plat-de-l'Air, près de Ghaponost,
M. Riche a constaté que le parement réticulé (opus reliculatum) des pieds-droits
est formé de pavés calcaires ayant la même structure que les calcaires du Circt,
qui dominent les carrières de Gouzon au Mont-d'Or. En outre, les échantillons
présentés à la Société par M. Riche sont recouverts de fossiles silicifiés exacte-
ment pareils à ceux du susdit Ciret, bien connu des géologues comme consti-
tuant, au Mont-d'Or lyonnais, la partie supérieure de l'étage bajocien.
Le parement réticulé du Plat-de-l'Air présente aussi quelques pavés formés
de calcaire à entroques (bajocien inférieur) et quelques rares pavés granitiques.
Ces derniers sont beaucoup plus abondants dans le parement du tronçon do' Beau-
nant, où ils sont associés à un assez grand nombre de plaques d'un calcaire dont
la structure oolithique est parfaitement semblable à celle des calcaires du batho»
nien inférieur exploités dans les environs d'Anse, notamment à Lucenay.
Les pierres calcaires employées par les Romains dans le parement réticulé de
leurs aqueducs proviennent-elles du Mont-d'Or, du massif compris entre l'Ar-
breslc, l'Azergue et Villefranche, ou de carrières ouvertes dans les collines juras-
siques du Dauphiné septentrional ou du bas Bugey? C'est ce que M. Riche se
propose de rechercher ultérieurement. Quelle que soit leur provenances, il est
certain, au moins en ce qui concerne le Ciret, que l'emploi de pierres gélives et
extrêmement altérables sous l'action des agents atmosphériques a été très préju-
diciable à la durée des aqueducs. Il est d'ailleurs facile do voir que, tandis que
les parements granitiques des aqueducs de Beauuant ont résisté jusqu'à nos jours
à toutes les causes de destruction, les parements calcaires des aqueducs de Cha-
ponost ont subi des dégradations considérables.
M. Gomard complète le compte rendu de l'excursion, faite le 2 mars 1885,
en donnant quelques détails sur la nature de la roche observée dans la carrière
ouverte au-dessus de l'usine Ducarre, près des aqueducs de Beauuant. Cette roche
est un gneiss contenant çà et là de petits cristaux de grenat, et traversé par des
filons de pegmatite avec apatite et dumortiérite.
Enfin, à 150 mètres au-dessous des aqueducs de Chaponost, la Société a exa-
miné le filon de barytine qui affleure près de la route de Beaunant. Ce filon a une
puissance de soixante-dix centimètres, et plonge de 05° N . - E .
Trois cents mètres plus bas, se trouve à gauche de la route un filon de fer oli-
giste,trop mélangé de quartz pour qu'il soit possible do l'exploiter avec avantage.