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504                        LA R E V U E    LYONNAISE

aux quels avoit estéosté tout moyen d'estre secourus. Et d'ailleurs
éloignez de leursparents qui s'estaient ja acheminez, au mandement
de Sa Majesté, pour luy faire service auprès de sa personne, au
devoir de leurs charges, avoient soudainement levé vingt-
cinq ou trente hommes pour résister aux premières furies des
adversaires. Cependantles rebelles braquaient l'artillerie de tous
coustez contre le dit cloistre, et leur tirèrent aulcuns coups de
mousquets du costé des Célestins, dans lequel cloistre aussi et en
la maison de l'archevesché, logis du gouverneur r, estoient un bon
nombre d'arquebusiers 2 , plus grand que de coustume, de la garde
du dit gouverneur, grandement suspects aux dits comtes, comme
estans de la religion et partis contraires: Aucuns leur parlèrent de
capituler, mais ayant entendu les demandes injustes et déraison-
nables des adversaires, sachans aussi qu'il n'appartient au subject
entrer en aucune capitulation en la présence de son souverain ou
de son lieutenant-général, se mirent sous la sauvegarde et protec-
tion de Dieu. Et se voyaus destituez de tout secours et ayde hu-
maine, et leur petit nombre de soldats perdre cœur, estans menacez
tt intimidez par ceulx de la garde du dit gouverneur, qui estoient
les plus forts dans leur cloistre, les comtes ne purent pas moins
faire que de se retirer et évader le mieux qu'ils purent. » Une
partie du Chapitre se retira en Allemagne; mais beaucoup de ses
membres restèrent en France et tinrent diverses assemblées capitu-
laires àVaugneray, à Trévoux, à Montbrison, et à Saint-Rambert
en Forez, et les procès-verbaux de ces réunions nous restent en-
core dans les registres du Chapitre conservés aux archives du
Rhône.
  Les protestants devenus maîtres, sans résistance, du cloître de
Saint-Jean 3 , et croyant leur domination assurée pour toujours, à


  1
    Dés la première heure de l'invasion de Lyon, le comte de Sault s'était réfugié
dans le cloître de Saint-Jean, son hôtel était situé sur la place dite du Gouvernement.
  2
    Le corps des arquebusiers organisé ap2'ès la grande Reheync de Lyon se com-
posa d'abord de 140 hommes. Il fut sensiblement augmenté plus tard.
  3
    Le cloître de Saint-Jean avait déjà subi un cruel désastre en 1148. Alors, Guy,
comte de Forez, surprend Lyon, en chasse l'archevêque et son clergé, détruit leur
maisons et les contraint à chercher un refuge dans la Chartreuse de Portes, en
Bugey. Dans ce pillage périrent la plupart des manuscrits donnés par l'arclierêque
Leidrade.