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                                         II

L'abbé Jean-Bernard applique la réforme du légat; nouvelle opposition des moines.
  — Le catholicisme est rétabli dans les états de Fulda; affaire de Vôlkershausen.
  — Pillage des biens ecclésiastiques après la bataille de Leipzig ; Fulda est envahi
  par le landgrave de Hesse-Gassel. — Visite de Tilly; fuite de l'abbé. — Pillage
  de la ville et de l'abbaye; ruine de la bibliothèque. — Singulière visite de la
  reine de Suède. — Expulsion des jésuites. Mort de Jean-Bernard. — La paix de
  Westphalie.


    La visite de Garafa avait préparé la réforme de l'abbaye béné-
 dictine plutĂ´t qu'elle ne l'avait accomplie. Le nombre des novices
s'accrut ; plusieurs jeunes religieux furent envoyés à l'université
 de Dillingen. Des synodes se réunirent. Celui de 1629, dépassant
 sans doute ses pouvoirs et obéissant à un excès de zèle, exigea de la
 part des fidèles, non plus seulement la communion pascale ordonnée
par le quatrième concile de Latran (1215), mais quatre communions
 par an, à Noël, Pâques, la Pentecôte et l'Assomption. L'abbé conti-
 nuait de donner l'exemple, en se conformant de plus en plus aux
règles de la vie monastique. C'est ainsi qu'il abandonna son palais
pour venir habiter l'abbaye. Tous ses efforts, comme ceux du
nonce, ne purent néanmoins triompher de l'opposition des digni-
taires. Dès que le légat se fut éloigné, les chanoines lui écrivirent
pour lui déclarer qu'ils ne se croyaient pas tenus d'obéir à ses
décrets. Ils les considéraient comme nuls, du moins à leur égard.
La visite, suivanteux, n'avaitpasété faite conformément aux règles
canoniques ; on ne leur avait accordé, pour réfléchir, que deux
jours, au lieu des trois mois qu'ils avaient réclamés ; la promulga-
tion des décrets avait eu lieu en présence de séculiers et même de
personnes non catholiques. Ils concluaient en demandant Ă  ĂŞtre
relevés de leurs vœux. Le légat ne leur répondit pas ; il craignait
de pousser les chanoines à s'opposer même à la réforme des sim-
ples religieux, et Ă  appeler Ă  leur aide les souverains protestants du
voisinage. La réforme ne pouvait donc devenir complète et défini-
tive qu'après la mort de tous les chanoines.
  L'abbé Jean-Bernard            n'en poursuivit pas moins              dans    ses