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        UN RÉFORMATEUR AU D I X - S E P T I È M E SIECLE             445
    Le nonce, en s'occupant du noviciat, n'osa pas établir, entre les
 nobles et les bourgeois,l'égalité réclamée par les moines de Saint -
 Gall; il décida qu'il y aurait parmi les novices vingt-quatre nobles,
 et qu'on continuerait Ă  choisir les dignitaires parmi eux.
    L'enseignement ne fut pas négligé. L'abbé devait envoyer les reli-
 gieux les plu s capables dans les meilleures universités, pour y étudier
la philosophie et la théologie, et devenir professeurs à leur tour.
    La rÚgle était restaurée, la communauté des biens, rétablie. Le
doyen et les prieurs ne prendraient Ă  leur service que des femmes
ùgées de plus de cinquante-quatre ans. Il leur était interdit de
jouer. L'abbé devait rendre compte au chapitre de son adminis-
tration, et visiter les prieurés tous les ans.
    La réforme s'étendait encore, sur certains points, au clergé sécu-
lier; ainsi, les curés devaient enseigner le catéchisme tous les
dimanches soir, et se réunir eu synode une fois par an, pendant
 l'octave de la PentecĂŽte, pour s'occuper des intĂ©rĂȘts du troupeau
et des pasteurs. On retrouve dans ces mesures l'influence du
concile de Trente, et on y voit l'un des caractùres de l'Église catho-
lique, qui est de pouvoir se réformer et acquérir ainsi, tout en
vieillissant, de nouveaux éléments de vie.
    La visite achevée, l'abbé, pour se conformer à l'usage, crut
devoir offrir quelques présents au légat et à sa suite. Dans sa cir
culaire, datée de Neuhof, le nonce avait déjà pris soin de défendre
aux religieux, sous les peines canoniques, de lui rien offrir, non
plus qu'à sa suite. Il refusa les présents de l'abbé, n'acceptant que
ses seuls frais de voyage. AprÚs avoir distribué à la foule qui l'en-
tourait des chapelets et des médailles, et lui avoir donné sa béné-
diction, il monta sur un char avec sa suite, au bruit du canon, au
son des cloches. Des dignitaires de Fulda l'accompagnĂšrent jusqu'Ă 
Francfort. Arrivés là, ils renouvelÚrent leurs instances pour lui
faire accepter quelques présents. Ils espéraient vaincre sa résis-
tance, en lui représentant qu'il n'était plus dans les états de Fulda,
et que, par suite, des prĂ©sents pouvaient ĂȘtre offerts et acceptĂ©s.
Le légat fut inébranlable, et les contemporains observent à ce
sujet, que la foi et les mƓurs se seraient maintenues en Allemagne,
et que la révolution protestante n'aurait pas eu lieu, si la cause de
Dieu etdela papautéyavait toujours possédé de pareils défenseurs.