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440                           LA REVUE LYONNAISE
 le 12 janvier 1623, en présence d'un ambassadeur1 de Tempe
 reur Ferdinand II, et d'un ambassadeur de Jean Schweickhardt de
 Gronberg, archevêque-électeur de Mayence. Après avoir été
 confirmé par le pape Urbain VIII, Jean-Bernard Sckenk de
 Schweinsberg, soixante-neuvième abbé de Fulda, fut sacré à
 Aschaffenbourg par l'archevêque de Mayence.
    Le choix que fit le nouvel abbé d'un jésuite comme confesseur,
 montre qu'il avait résolu d'accomplir dans ses états la réforme
 catholique. C'était, eu effet, pour travailler à cette réforme, que la
 Compagnie de Jésus avait été fondée. Le Père Oswald Hegevin,
 qu'il prit en cette qualité, se distingua, comme Frédéric de Spée,
 par le zèle qu'il mit à combattre les procès de sorcellerie et à
 secourir ceux qui en étaient victimes. Sous sa direction, l'abbé
 Jean-Bernard commença par se réformer lui-même, en embrassant
 une vie plus conforme à sa dignité de prêtre et de prince de
 l'Eglise. Il entendait la messe tous les jours, la disait le plus sou-
 vent lui-même, et faisait chez les Jésuites de fréquentes retraites.
 Afin de donner l'exemple de la frugalité, il supprima les trois ser-
 vices que comprenaient ses repas et ne mangea plus que des légu-
 mes. Il réforma ensuite sa maison ; ses serviteurs durent assister à
la messe tous les jours, se confesser et communier tous les mois.
    Aussitôt après son élection, il fit un voyage pour recevoir de ses
sujets le serment de fidélité, donner la confirmation, et se rendre
compte par lui-même de la situation de ses états. Il réunit ensuite
un synode à Fulda. Ce synode imposa aux prêtres, outre la lecture
intégrale du bréviaire, ainsi que l'étude de l'Ecriture sainte et
des actes du concile de Trente, la confession mensuelle, la visite
des malades et le renvoi de toutes les femmes suspectes.
    Le synode décida encore que l'eau qu'on avait l'habitude de
donner, après la communion, pour aider les fidèles à avaler la
sainte hostie, serait présentée non par le prêtre, maispar le sacris-
tain, afin, sans doute, qu'on ne pût pas croire que les laïques
reçussent la communion sous les deux espèces.
   Les lois del'Empire et de Fulda prononçaient des peines contre les
blasphèmes; l'abbé ordonna de les appliquer. Le coupable était

 1
     Jacques de Seufteuatî.