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       UN RÉFORMATEUR AU D I X - S E P T I E M E SIECLE          439

dans l'abbaye, et du catholicisme dans les états de Fulda, fut
l'abbé Jean-Bernard Schenk de Schweinsberg.

    La famille Schenk de Schweinsberg était une des plus anciennes
de la Hesse. Plusieurs de ses membres avaient rempli des charges
importantes auprès des landgraves, souverains de ce pays. Ils
embrassèrent le luthéranisme ; et lorsque le landgrave voulut
leur imposer le calvinisme en 1624, ils s'y refusèrent.
    Jean-Bernard, le futur abbé, naquit en 1584, à flermannstein,
fief de sa famille, situé près de Biedenkopf, au nord-ouest de Mar-
bourg. Il était le quatrième fils de Frédéric de Schweinsberg et de
Binhildis de Schwalbach. L'aîné, Philippe-Conrad, épousa Doro-
thée de Schwalbach, et devint la souche de plusieurs branches
encore existantes. Deux autres moururent en bas âge. Quant a
Jean-Bernard, il entra à l'âge de vingt-quatre ans, en 1608, l'année
même de la mort de sa mère, à l'abbaye de Fulda. Après un noviciat
d'un an, il devint prêtre et chanoine, puis prieur de Blankenau et
de Michaëlsberg. On ignore où et comment il fut élevé. Il est
cependant probable que les Jésuites eurent une grande influence
 sur son éducation.
     Ce fut comme prieur de Blankenau, que Jean-Beniard rétablit
 dans cette petite ville l'hospice de Sainte-Elisabeth (1620). Cet
 hospice, pillé deux ans après (mars 1622), par Christian d'Halber-
 stadt, l'un des plus célèbres aventuriers delà guerre de Trente ans,
 s'est maintenu jusqu'à nos jours, et les sœurs deSaint-Vincent-de-
 Paul y soignent encore aujourd'hui seize vieillards. Jean-Bernard
 ne se borna pas à administrer ses prieurés ; il aida l'abbé de Fulda,
 Jean-Frédéric de Neuhof, dans le gouvernement de ses états ; il le
 remplaça même en 1611, au couronnement de l'impératrice Anne,
 femme de l'empereur Mathias. C'était, en effet, aux abbés de Fulda,
 en leur qualité de chanceliers des impératrices d'Allemagne, que
 revenait le droit de les couronner. L'exercice de cette fonction
  entraînait de grandes dépenses; ce fut pour s'y soustraire que
  l'abbé se fit seulement représenter.
     Ce fut sans doute aussi à la manière dont Jean-Bernard s'était
  acquitté de ses diverses charges, qu'il dut d'être nommé doyen de
  Fulda en 1618, et abbé en 1623. Son élection comme abbé eut lieu