Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
400                      LA REVUE LYONNAISE
As bords de las grandos carrieros,          aux bords des grand'rues, — à tra-
                                            vers flux et reflux de Paris, — avec
Pelflus e reflus de Paris,
                                            un œil meilleur, qui découvre — le
Ambe nelh milhou que descubris              joint de deux écailles brutes ? — Qu'il
Le junt de dos escalhos brutos?             vienne oe noir qui ouvre — ses cent
Vengue aquel nègre que dubris               huîtres en trois minutes!
Sas cent cent lustros en très minutos !
               MANDADIS                                    ENVOI

   Princessos, risets des gourris ;           Princesses, vous vous riez des   va-
                                            gabonds; — votre petit couteau     les
   Vostre coutelou fa lhours futos.
                                            met en fuite. — Vienne ce noir     qui
   Vengue aquel nègre que dupris            ouvre ses cent huîtres en trois    mi-
   Sas cent lustros en très minutos.        nutes !                  A. F .
                                             Gastelnaudary, 12 janvier 1884.
                    AUGUSTE       FOURÈS.




               LUGANO                              CLAIR DE LUNE
Lis estello coume d'iue                       Les étoiles comme des yeux ou-
                                            verts sur la mer immense dans le
Dubert sus la mar immenso,                  manteau de la nuit, les étoiles,
Dins lou jargau de la niue,                 comme des yeux, te regardent, ma
Lis estello, coume d'iue,                   jeunesse.
Te regardon ma jouvenço.
0 ma jouvenço ! t'en vas                       0 ma jeunesse '. tu t'en vas comme
                                            l'écume sur la vague. La vie n'est
Coume l'escumo sus l'ausso.                 qu'un carnaval O ma jeunesse ! tu
La vido es qu'un carnavas.                  t'en vas, Ion bonheur lentement
0 ma jouvenço! t'en va?,                    s'efface.
Toun bonur plan-plan s'espausso.
Quet chale subre la mar,                      Quelle volupté sur la mer, dans la
Dins lalusour bloundinello                  blonde lueur de la lune au front si
                                            clair, quelle volupté sur la mer, lors-
De la luno au front tant clar,              que je vogue dans ma barque.
Quet chale subre la mar,
Quand vogue dins ma penello.
L'ausso que ven cascaia,                      La vague qui vient bruire,la vague,
L'ausso, douço bressarello,                 douce berceuse, médit ionbeau nom,
Me dis toun béu noum, Maia,                 Maia, la vague qui vient bruire me
                                            parle de toi, ma belle.
L'ausso que ven cascaia
Me parlo de tu, ma bello.
E la luno en sourrisènt,                      Et la lune en souriant me dit
                                            qu'elle vient de te v o i r : tu dormais
Me dis que ven de te ve veire :
                                            dans ton lit reluisant, et la lune en
Dourmies dins toun lié lusènt.              souriant me parle comme lu ne peux
E la luno en sourisènt,                     le croire.
Me parlo, qu'es pas de crèire !