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300                           LA REVUE           LYONNAISE

                           EXEMPLES DU DEUXIEME CAS 1
Pacare = payi, p a y e r ;                       Displicare = deplayî, dételer;
Secare = seyî, faucher;                          Aptificare = attofayî, élever, nourrir;
Preeare = prayî, prier ;                         Joeare = joyf, jouer ;
Plicare = playî, plier ;                         Locare = loyî, louer ;
Applieare = applayi, atteler ;                   Ligare = leyî, lier ;

  Remarque 1. La finale est encore on l lors même que la gutturale est séparée
de A tonique par une dentale (t, d) 2 :

Affectare =     affeiti', affétf,   cribler le   Aj(u)tare = aîdi, aider.
  blé ;                                          De tectum = intoyî, mettre à l'abri.

  2. Jactare — jiW, jeter, estime exception qui s'est également produite dans le
vieux français getter pour gettier 3 .
   3. Dans succutare_= secoyi, secouer, l'influence de la gutturale paraîts'être fait
sentir même malgré la barrière interposéepar la voyelle u.


   3° La finale du verbe est en I toutes les fois qu'elle est précédée
d'une liquide ou d'une nasale qui s'est mouillée (c'est-à-dire de l
mouillée ou de gn) en patois pour une cause quelconque, et quelle
que soit d'ailleurs l'étymologie :
CabolK, escharbouiller (ex-carbucu-              Braille", brailler (brailler) ;
  lare) ;                                        Cagnt, rabrouer (de eanem) ;
Baillî, donner (bajulare) ;                      Chancagnî, gronder (de ca.ncrum) ;
Pull», fouiller (fodic(u)lare);                  Grafignî, griffer (du haut ail. grîf);
CharbolK (le même que cabollî) ;                 Echargnî, bafouer (v. haut ail. harm-
Barfollî, bafouiller (bis-fodiculare) ;            jan) ;
GramailK, écraser (cramaculare);                 Pitrogn», pitrogner(de pétrir).


   1
      J'ai^.éprouvé quelque hésitation sur la notation des verbes en yî. Il est quelque-
fois difficile de bien discerner à l'audition, entre la prononciation vélaire, comme
dans pla-ï, et la prononciolion palatale, oomme dans pla-yî. Celte prononciation
d'ailleurs est assez variable, non pas même selon les villages, non pas même selon
les gens, mais même selon les mots de même nature prononcés par les mêmes per-
sonnes. Cochard a des notations diverses, je crois un peu an hasard; il écrit attofaï
(élever), et drayî (cribler), étoyî (abriter). Monin en tient pour la vélaire: remarceï
(remercier), arpéï (herser). Roquille suit avec une absolue régularité la notation
palatale ; payî (payer), rnaneyî (manier), ecramayî, écraser, etc.
   En somme je crois que la prononciation palatale est la dominante et surtout qu'elle
tend à devenir générale. C'est donc celle que j'ai adoptée.
  2
     On verra plus loin qu'il en est de même pour la dentale s, à laquelle nous avons
donné une place à part, à cause de l'importance des exemples.
  3
     Cette double exception doit porter à conclure que g'etter ne vient pas de jactare,
mais'd'une forme »ittare.