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202                        LA R E V U E       LYONNAISE

L a t u s . = là, côté,                       Bladum = bld, blé ;
Pratum = prd, p r é ;                         Rapa = rcîva, rave ;
Veritatem = veritd, vérité;                   F a b a — fdva, fève;
Paupertatem = pouretd, pauvreté ;             Suavem = sud, doux au toucher ;
San(i)tatem = sandd, santé;                   Pavum = povo, paon (Graponne) ;
M i n o r n i t u s = ménd, jeune g a r s ;   Nasum = n d ( s ) , nez ;
Maie gratum = magrd, malgré ;                 Quare = cdr, car ;
Cantatum = chantd, chante;                    Cantare 1 = chantd, chanter;
Cantata = chantd, chantée;                    Amare = amd, émô, aimer;
Ainatum, ta == amd, émô, aimé, c e ;          Sibilare = subld, siffler;
Sibilatum, ta = subld, sifflé, ée ;           Glarum = clidr, clair ;
Platca = pldci, place;                        Capitale = chatdr, cheptel.

   Remarques       1. Flatum = fla(t), haleine, et non ûô, évidemment parce que
t final s'est fait plus longtemps sentir dans ce mot que dans ses frères.
   2. Sous l'influence de la gutturale initiale, A est devenu I dans casa = cln'(s),
chez, contraction de crues, qu'on trouve au treizième siècle, et dans scala =
éch*'la, échelle.


   2, Nous avons expliqué que     groupe BR, TR ne constitue pas
d'entrave. Aussi A suivi de ce groupe se comporte- t-il exactement
comme dans le n° 1. Remarquez qu'il importe peu que la première
lettre du groupe tombe en patois, ni même que le groupe latin ne
soit pas BR, TR, si au contraire celui-ci existe en patois :
Pa(t)rem =     pore, père 2 ;                  Ma(r)m(o)r = mdbro, marbre ;
Ma(t)rem =     mdre, mère ;                    Pla(s)trum = pldtro 3 , plâtre ;
Fra(t)rera =    frdre, frère;                  .i(s)trum =<5tro, âtre;
A(r)b(o)r =    dbrô, arbre ;                   Pa(s)tor = pdstro 4 , pâtre (Morn.).


   1 Remarquez que le sort de A n'est pas différent lorsqu'il est suivi d'une consonne
dentale dite explosive (c'est-à-dire de celles qui arrêtent brusquement le sou de la
voyelle), comme t dans cantatum ou, au contraire, d'une des consonnes nommées con-
tinues (c'est-à-dire qui facilitent le prolongement de la voyelle), comme * dans can-
                                                                             *
tare. Il n'en a vraisemblablement pas toujours été ainsi, et les toniques de cantatum
et de cantare n'ont pu s'identifier en d que depuis que t et r après a ont cessé de se
prononcer. Auparavant a était bref dans la forme issue de cantatum, et long dans
la forme issue de cantare.
   Sur les infinitifs en are, v. plus loin, n° 13 et ïk.
   2
     Yzeron, Duerne disent père, me're. Influence d'oïl.
   3
     On trouve déjàplatttro (pour pldtro) à Givors, dès le treizième siècle (Carcabeau).
   * Cet'e transformation de a en ô dans pastor est assez curieuse, car en français,
   '
A, entravé par un groupe dont la première lettre est S, ne s'allonge précisément que
par la chute de s, que l'on remplace par un accent circonflexe sur l'a : Pâ(s)tre, â(s)-
pre. Cochard donne pastro, forme despays d'à, et qui est d'ailleurs évidemment la
forme ancienne.