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                       LE SALON LYONNAIS                             221
solidement peint ; celui de M. B. par M. CHARPENTIER, bien assis
et plein de brio (n° 121) ; celui enfin de M 1]c de B., une toute petite
fille aux colorations éclatantes, très aimablement enlevé par le
pinceau alerte et gracieux de Mlle H. PIGNATEL (438).
    Je parlerai l'an prochain de MM. SICARD et SALLE              , s'ils
veulent bien m'en fournir l'occasion.
    Je désirerais fort que les peintres de nature-morte méditassent
un peu le conseil donné par Boileau aux écrivains de son temps,
de « savoir se borner ». Certes, j'estime autant que personne ce
genre, qui fut la gloire propre de notre Ecole lyonnaise, qui fut
aussi, et qui restera la source principale de la splendeur de nos
industries; mais il n'en demeure pas moins, malgré tous les hommes
de talent qui l'ont illustré, un genre secondaire, et ceci impose aux
peintres qui s'y adonnent des conditions d'exécution que quelques-
uns me paraissent oublier trop facilement.
    C'est pour M. THURNER surtout que je formule cette critique,
car la première chose qui m'ait frappé dans sa toile (n° 558), c'est
l'inconvenance de ses dimensions ; j ' a i trouvé ensuite assurément,
dans cet amas énorme de fruits, de fleurs, de fromages et de l é -
gumes qui constitue la Truilerie          de la mère Bontemps,        de
bonnes et même d'excellentes choses, mais dans un seul petit coin
de cette fruiterie, le peintre aurait pu déployer autant de talent,
et ce petit coin eût suffi à mon bonheur.
    J'aime mieux les Pêches et Raisins de M. CLAUDE (n°131), qui,
 en plein hiver, vous font venir l'eau a la bouche; les Bottescï'as-
perges du même peintre, placées à des hauteurs qui en rendent la
 dégustation difficile, me paraissent absolument supérieures.
     MM. PERETTI et PIZETTA apportent tous deux, dans leurs études
 patientes et d'une scrupuleuse recherche de détails, le soin le plus
 irréprochable. Ce sont les Hollandais du raisin. Mais là s'arrête
 leur parallélisme. M. PERETTI (426) est certainement sans rival
 dans la prodigieuse exécution des raisins flétris, presque secs,
 prêts à faire le vin que l'on connaît, produit de l'industrie, du so-
 leil, et un peu de la vigne épargnée par le phylloxéra dévastateur.
     Le pinceau de l'artiste est précis sans être dur, et si les raisins
 et les fruits de M. PIZETTA (443) sont purement dessinés et scru-
 puleusement peints, ils semblent de glace auprès de ceux de son