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î20                 LA REVUE LYONNAISE
vainqueurs. M. HIRSCH eut été enchanté, j'en suis sûr, d'avoir un
modèle aussi éveillé; mais le plus riche peintre du monde ne peut
donner que ce qu'il a, et les solides qualités du Rabbin de Mo-
gador, du même artiste (n" 283), nous montre qu'il faut chercher
en dehors de lui la cause première de la médiocrité de son
portrait (284).
  Le portrait de Mme X, par Mmo COLLOMB-AGASSIZ (n° 141), et
celui.de M. Rougier par son fils (n° 507), ont une sérieuse valeur
de facture. M.NÉMOZ a peint avec talent M"« B . . . debout (n° 393),
dans une position un peu gauche, naturelle cependant à cet âge
indécis où la jeune fille, entre l'enfance et l'adolescence, ignore
encore la grâce et le charme souverain qui commencent à
s'éveiller en elle.
   Est-ce dans la nature ou dans un rêve que M. BESNARD a trouvé
ses Fleurs de serre (n° 59)? Je l'ignore, il me suffit pour admirer
cette Å“uvre quasi-fantastique, du trouble que jettent dans mon
 âme les deux yeux resplendissants de cette figure mystique et
étrange. J'entends dire que ces deux yeux appartiennent à la
 femme même du peintre : mes félicitations sincères à M. Besnard!
   Si l'on me disait la même chose de la Frêlillon de M. EISMANN-
SEMENOWSKI (n° 191), je m'empresserais de lui adresser mes
compliments de condoléance ; car Frêlillon, qui fait tourner toutes
les têtes, doit avoir elle-même une tête prompte à tourner ; mais
quelle ravissante figure, quelle vie dans ces lèvres roses et dans
ces yeux bleus, quelle finesse dans toute cette Å“uvre si spirituel-
lement léchée !
   M. LOUBET est, lui aussi, un lécheur, et s'il ne laissait pas per-
cer, dans les dégradés de ses fonds, l'apprêt même de la toile, on
croirait peint sur ivoire son ravissant portrait de Mmo K. (n" 347).
M. IHLI procède d'autre manière, et son portrait de Louise Michel
écrivant Nadine (n° 289 (je demande pardon à Mm° K. de ce
voisinage), est largement brossé ; mais les qualités d'exécution
me paraissent nombreuses dans ce travail franchement naturaliste,
et je regrette que les toile qu'il a soulevés au début l'aient fait
 reléguer dans un coin aussi obscur du Salon.
    Quelques portraits encore k signaler : celui du deuxième supé-
rieur général des Frères Mariâtes, par le Frère ANOBERT (n° 11),