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                                       FELI13RIGE                                               195

— 0 capitol, ô fiers dcseuriouns !                           fiers décurions! — trésors qui
                                                             remplissaient ton giron et tes
— Trésors qu'an fait ta faudo e tas mas plenôs !             mains! Adieu, école et savants
                                                             professeurs qui, au Mantouan 4,
Adieu, escolo e sapiens proufessous                          avaient donné des leçons!
Qu'ai Mantouan an dounat de licsous !

Que t'an badado, ô frescouleto poumo                            Que l'on t'a enviée, ô fraîche
                                                             pomme, au milieu du jardin dé-
Al mièi de Tort delicious del Miechjoun I                    licieux, du Midi ! La République 5,
                                                             et tu t'en souviens toujours, fit
La Republico, e t'en brembos to utjoun,                      de toi une seconde Rome. Dans
De tu fasquèt uno segoundo Roumo.                            le bourbier de la barbarie, ton
                                                             antique beauté rayonnait.
Dins le fangas de la barbaritat
Trelusissiô toun antico beutat.

L e r e i Uric qu'en jugulant l'Espagno                         Le roi Buric qui, en soumet-
                                                             tant l'Espagne égrena lesnobles
Te desgrunèt nobles coumo milh rous                          comme (épis) de maïs roux et
                                                             (qui) n'était qu'un affreux C,as-
E n'ero pas qu'un assasin afrous,                            sassin hélas! avait belle et
Ai las! abiô belo et douço coumpagno,                        douce ?ompagne ; elle portait le
                                                             nom étrange et assez sauvage de
— Pourtabo l'noum estrange e salvatjas                       Ranachilde, et elle était de haute
                                                             lignée.
De Ranachildo, e veniô de grand jas.

Elo semblabo uno forto estatuo                                 lille pouvait être comparée à
                                                             une robuste statue faite au ci-
Faito pr*un grec, dambe engenh al cisel.                     seau par un grec, avec génie.
                                                             L'aube, à coup sûr, dorait ses
L'albo, sigur, daurabo le sieu pel,                          cheveux, longs et tressés, et la
Loung e trenafc, c la mar verdo-bluo                         mer d'un vert bleu dans ses yeux
                                                             mettait sa profondeur. Quelle
Dins les sieus uelhs metiô sa prigoundou.                    chair blanche et quel sein beau à
                                                             voir !
Quno car blanco e qun se panadou !

Tout le païs couneissiô la Regino.                              Tout le pays connaissait îa
                                                             Reine. Après avoir dormi à côté
Après abé dourmit costo las founts,                          des fontaines, comme Diane i ,
                                                             en rôdant, sur les monts, les fo-
Goumo Diano, en trevant, sus les mounts,                     rets de l'Ardenne, à travers
Selvosd'ArJeno, à travès Fescurino,                          l'obscurité, elle chassait loups,
                                                             ours et sangliers; elle nageait
Cassabo loups, ourses c porcs-singlas;                       ensuite, quand son corps était
                                                             las.
Nadabo apuei, quand soun cos ero las.

Ero toutjoun per les rieus coumo un cinne :                     Elle était toujours dans les
                                                             rivières comme un cygne. Elle
Fasquèt leva l'aquaduc gieuletat                             fit ériger l'aqueduc en briques
                                                             qui, dans Toulouse, a longtemps
Que, dins Toulouso, a loung-tems trespourtat                 conduit douze pieds d'eau et
Doutce peds d'aigo e mai, qu'ero pla dinne                   davantage (et) quiétait bien digne
                                                             d'être mis sur le compte des Ro-
D'esse metut sul'coumte des Roumans,                         mains, les constructeurs d'ou-
Les coustrutous d'oubratges subrumans,                       vrages surhumains.


E les sieus banhs qu'abion mai d'uno nauco !                   Et ses bains qui avaient plus
                                                             d'une cuve! OÙ est sa gloire?
Ount es sa glorio? Ai! l'empourtèt le ventî                  Ah! le vent l'emportât Ce qui



  •'t « Le mérite des professeurs fut tel qu'il donna naissance au   conte populaire que "Virgile,
abandonnant Rome, était venu étudier la littérature au collège       de Fech-David. » Précis de
VhiUoire de Toulouse. Biogr. Toulousaine. T. I, 1S2J,
  5 « L'an de Rome 678, Toulouse fut, dit-on, élevée au rang         de colonie de la Républi-
que, a etc., etc,
  tî II assassina son frère Théodoric 11.
  7 Histoire des institutions religieuses, politiques, judiciaires    et littéraires   de la ville de
Toulouset par Alexandre du Mège. 'i\ I, p. 120*