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                 TRÈS HUMBLE ESSAI
                                 DE



  PHONÉTIQUE LYONNAISE


• Présentement, la faveur est aux études sur les patois. C'est,
proprement, fermer la porte de l'écurie quand les cheyaux sont à
la bade. Il eût peut-être fallu, pour les examiner de près, ne pas
attendre que nos patois fussent défigurés, désordres par le mélange
de nombre de mots tirés du français et souvent même du bas argot
parisien. A chaque instant, quelque vocable parveiïu, affublé d'une
finale patoise ou estropié par la prononciation campagnarde, rem-
place un de nos vieux mots, qui avaient leur physionomie propre,
et portaient sur eux leurs titres de noblesse. Pour le faire court,
nous n'avons plus affaire aux dialectes primitifs, qu'il eût été si
intéressant d'étudier, mais à leurs produits hybrides, difformes et
dégénérés.
                                  *

   Sans parler de la chasse aux patois, inaugurée au temps de la
Révolution dans le dessein de détruire le plus possible l'esprit par-
ticulier de chaque province, et dont l'abbé Grégoire fut l'ardent
promoteur, une mesure contribua particulièrement à la corruption
et souvent même à la disparition de nos patois, c'est la conscrip-
tion. Le militaire, en revenant du service, avait oublié le langage