page suivante »
108 LA R E V U E LYONNAISE périeures. Dans quelques-uns de ses tableaux, on les entrevoit qui tendent à s'épanouir et sont, pour ainsi dire, paralysées par des incorrections de dessin, par des exagérations de couleur, par des bizarreries d'arrangement. Sous cette fougue de pinceau, non en- core pliée au joug de la raison, on distingue une imagination féconde, un coloris d'une intensité peu ordinaire, et parfois une touche magistrale. Ainsi, quand il peint des fleurs (c'est un tableau de fleurs qui figure au Musée), il ne les a pas faites en métal, en soie ou en papier, mais à côté de ce réalisme de tons, on découvre des négligences, tenant peut-être à un manque d'études sérieuses, peut-être aussi à une constitution maladive, à un esprit inquiet sur son avenir et hésitant encore sur la voie qu'il doit suivre. Auguste donnant une constitution à la Gaule, par feu M. CORNU, grande toile traitée avec talent et dénotant un artiste ayant l'intuition de la grande peinture. Le sujet intéresse surtout Lyon. Le titre inscrit au bas du tableau est assez vague, pour en comprendre la portée qu'on se reporte aux savantes dissertations d'AUGUSTE BERNARD 4. Je m'arrête ici, je ne suis pas cependant au bout de ma tâche; on annonce d'autres ouvrages devant figurer au Musée lyonnais, et puis il y a la série des sculpteurs, elle demande un travail à part et une étude sérieuse. J'espère l'entreprendre un jour, s'il plaît à Dieu. i Le Temple cC Auguste et la Nationalité gauloise, par Aug. Bernard. — Lyon, Scheuring, 1863. MOREL DE VOLEINE.