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LE MUSÉE DES P E I N T R E S LYONNAIS 103 renferme en elle seule plus de sentiment religieux qu'on en trou- verait en les réunissant dans la plupart des tableaux de sainteté que l'on peint aujourd'hui. » M. BELLET DU POIZAT, dont nous déplorons la mort prématurée, laissait entrevoir à ses débuts un talent d'un ordre supérieur. Dans son ébauche du Concile de Constance, dans ses Belluaires, dans son importante composition des Hébreux conduits en captivité, on admire une grande force de coloris, l'habileté dans l'arrangement des personnages, l'idée, le sentiment du pittoresque et de la mise en scène. Puis, hélas, il semblait avoir abandonné cette voie con- duisant à la grande peinture pour se borner à quelques paysages ou marines par trop réalistes, exagérés dans leurs tendances à retracer des sites sans intérêt et dans leurs conditions les plus défa- vorables. C'était une crise, on pouvait espérer un retour; malheu- reusement cet espoir s'est évanoui. Plusieurs peintres inscrits au catalogue ne sont pas réellement Lyonnais et sont classés comme tels en raison de longs séjours, de travaux importants faits dans notre ville: tels sont : ARTAUD plus célèbre comme antiquaire et comme directeur de l'école des Beaux- Arts, dont nous avons un portrait; BIDAULT, on admire son Clair de lune ; WERY, très connu par les Vues de Lyon qui accompagnent le voyage de Fortis ; FAIVRE-DUFFER; YOLLON, en grande réputa- tion à Paris comme peintre fantaisiste; PXLLEMENT, paysagiste cor- rect et un peu froid. Il faut encore se borner à de très courtes mentions à propos des artistes vivants. Chaque année l'exposition des Amis des arts fournit l'occasion de les apprécier et leurs ouvrages ont donné lieu à des comptes rendus. Evitons les redites en rappelant en peu de lignes les toiles remarquables de cette catégorie. De M. BONIROTE, l'Origine de la fabrication des étoffes de soie à Lyon. Les personnages de l'an 1536, Naris, Tiirquetli et les échevins ne sont autres sous les costumes du seizième siècle que les portraits de quelques contemporains de M. BONIROTE, dignes de mémoire aussi. Et puisque nous en sommes aux célébrités locales, arrêtons- nous devant le tableau de M. CHATIGNY les passant en revue sur la place Bellecour, elles sont nombreuses; Lyon, par un heureux