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                                BIBLIOGRAPHIE                                         89

Paris y délégua journellement ; des représentants du peuple et des membres du
 Comité de sûreté générale qui, à chaque nouvelle d'évasion ou de mort du prince,
 s'empressaient de venir constater son existence; des médecins et chirurgiens qui,
 en présence de six témoins, procédèrent à son autopsie ; et de ce faisceau de dé-
 positions, émanées d'hommes non suspects, appartenant aux opinions politiques
les plus diverses, dont beaucoup l'ont connu avant sa captivité, dans les jardins
 et dans les salons mêmes des Tuileries, ressort la preuve éclatante et sans r é -
 plique de l'identité du Dauphin depuis son entrée au Temple jusqu'à sa mort.
    En analysant rapidement l'ouvrage de M. Chantelauze, je me suis attaché uni-
 quement à résumer sa démonstration de la mort de Louis XVII au Temple ;
c'était là, en effet, le point capital de son œuvre, mais qui ne lui a pas fait né-
gliger toutefois les autres parties de l'histoire de son malheureux héros. Sur
divers points de cette histoire, déjà pourtant si souvent racontée, il a jeté une
nouvelle lumière ; je signalerai notamment dans son livre, le récit de l'interroga-
toire subi,le 6 octobre 1793, par le Dauphin, devant Pache, maire de Paris,
 Hébert et Chaumette, et pendant lequel on lui arracha contre sa mère
ces
      épouvantables dépositions, dictées par la haine immonde de la Commune, et
où la lâcheté des hommes de la Convention devait puiser contre elle de si dou-
loureuses acusations; j ' y signalerai encore les détails nouveaux qu'il apporte sur
la mise en cellule du prince, du 19 janvier 1794 au 9 thermidor, et sa savante
discussion des articles secrets du traité de la Jaunaye.
    J'ai vanté plus haut la clarté et la logique de M. Chantelauze ; on retrouve dans
cet ouvrage les autres éminentcs qualités qui avaient signalé aux suffrages de
l'Académie ses précédents travaux sur le procès de Marie Stuart, l'Affaire du
chapeau et les Missions diplomatiques du cardinal de Retz à Rome. Le style plus
ferme, moins poétique que celui d'un autre historien de Louis XVII, M. do Beau-
chesne, atteint, par le sentiment de profonde conviction qui s'en dégage, le même
degré d'émotion communicative.
   Uni par une immuable affection à notre grand poète lyonnais, M. Chantelauze
avait tenu à mettre son nom sur la première page de son livre ; je ne sais si Victor
do Laprade, succombant déjà sous les coups de l'impitoyable maladie qui le mi-
nait depuis longtemps, a pu lire ces pages, mais je douté qu'en la ressentant au
même point que l'historien, il eut pu, mieux que lui, exprimer sur sa lyre, l'indi-
gnation qui vous monte du cœur au souvenir de ce crime, le plus affreux de tous
ceux qu'a commis la Convention, le martyre de Louis XVII.
                                                             G.   SANLAVILLE.




     LA C1VILISATIONDES ARABES, par le docteur GUSTAVE LE B O N . — U n volume
       in-4 illustré de 10 chromolithographies, 50 grandes planches, 2 cartes, et
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      40 fr., relié dos et coins chagrin, tranche supérieure, les autres tranches
       ébarbées : 40 fr.

   Les civilisations orientales ont ou, depuis quelques années, le privilège de cap-
tiver l'attention du public. Les savants, les artistes et surtout les voyageurs se
sont appliqués à rechercher et à faire connaître les richesses du Japon, de la