Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        TROISIÈME


         VOYAGE AÉRIEN
                        L Y O N   - 1 784




                                   Un espace infini nous séparait des cieux ;
                                   Mais, grâce aux Montgolfier, que le génie inspire
                                   L'aigle tie Jupiter a perdu son empire,
                                   Et le faible mortel peut s'approcher des Dieux.     *
                                                 VASSELIEB, de VAcadémie de Lyon,




   Il y a exactement cent ans que, le 19 janvier 1784, la popula-
tion de Lyon, presque entière, fut le témoin enthousiaste de l'éton-
nante expérience dans laquelle ces hardis explorateurs de l'espace,
Montgolfier et Pilàtre de Rozier, tentèrent, pour la troisième fois
seulement depuis la découverte des frères Montgolfier, de s'élever
dans les airs.
   Les hommes de la génération qui vit s'accomplir sous ses yeux
cette audacieuse entreprise, en gardèrent un tel souvenir, que les
épouvantables scènes de la Terreur furent impuissantes à l'effacer
de leur mémoire.
   Le P. de Colonia, en son Histoire Littéraire de Lyon, rap-
porte qu'au neuvième siècle, sous l'épiscopat d'Agobard, le bruit
se répandit dans la ville que trois étrangers, que l'on vit inopiné-
ment paraître devant l'antique maison des comtes de Forez, sur la
place des Changes, étaient descendus d'un char aérien. Ce bruit
absurde trouva prompte créance, et la populace, saisissant les
malencontreux voyageurs, les traîna aux prisons de l'Archevêché,