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636-                     LA R E V U E L Y O N N A I S E

tive des études de notaires, et à part quelques rares exceptions, ce
sont autant de documents précieux perdus pour l'histoire politique,
l'histoire locale, l'histoire de l'art, documents souvent peu accessi-
bles au public. Les notaires, maîtres absolus de ce qui leur appar-
tient, ont le droit de vendre comme vieux papiers toutes ces archi-
ves privées dont la conservation leur est insupportable ; ils ne se
gênent pas pour mutiler leurs plus beaux parchemins, si leurs
  oûts d'horticulteurs, par exemple, les portent à le faire. Le fait
n'est pas rare. Toutefois dans la plupart des études, les vieilles
liasses sont respectées        sauf par les rats, Il y avivait lieu d'évi-
 ter une perte complète en centralisant tous ces dépôts d'archives
en un lieu déterminé. Resterait le choix du lieu : on a proposé, au
 dernier congrès, le transfert total aux Archives Départementales.
 Cette solution est possible si les notaires s'y veulent bien prêter,
 comme ils l'ont déjà fait en quelques circonstances 4 ; mais nul ne
 peut les y contraindre s'ils s'y refusent obstinément. D'aucuns ont
 proposé le transfert aux Chambres des notaires. La solution serait
 de ce côté plus rationnelle ; mais les registres une fois placés là,
 qui peut assurer qu'ils y seront bien conservés, et quelle assu-
 rance peut-on donner que ces documents seront plus facilement
 communiqués au public savant? Le Congrès de 1884, tout en en-
 visageant la question sous ses différents côtés, ne l'a point fait
 avancer d'un pas. A ce propos, on a fait beaucoup de bruit pour
 rien. Le Congrès s'est contenté d'émettre un vœu, vœu purement
 platonique, qui pourra bien ne recevoir jamais un commencement
 d'exécution, si on laisse au Congrès le soin exclusif de s'en occu-
 per! Là encore et toujours, illusions, rien qu'illusions.

  1
     Le fait leplus récent qui soit à ma connaissance s'est passé dans le département
de la Corrèze. C'est ce que m'apprend le rapport de M. A. Vayssière, archiviste
départemental (Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze,
4e livraison de 1883, pp. 605-606,618-611). Cf. pour l'étranger une récente notice de
M. G. Fantoni : VArchivio notarile Ai Venezia (Archivio Veneto, 1883), broch.
in-8» de 30 pp.

                                                   HENRI       STEIN.