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              LE CENTENAIRE DE MONTGOLFIER                         567
   Or, le mélange de gaz qui compose l'atmosphère est trop fluide
pour être résistant ; le système du ballon plus lourd que l'air est
une chimère, celui du moteur puissant repose sur une découverte
à faire. Dans l'état actuel de nos connaissances, ces deux s y s -
tèmes sont inapplicables à la direction des aérostats. Il fallait
trouver un système de locomotion qui résultât des modifications
physiques qu'éprouve l'air atmosphérique dans certaines condi-
tions.
   Si l'on suppose un moulinet à ailettes tournant autour d'un axe
fixe, il se produit un refoulement de l'air dans le sens du mouve-
ment des palettes et sur tous les points de la circonférence qu'elles
décrivent. Au contraire, il se produit sur l'axe du moulinet et de
son prolongement, une dépression, résultant de la raréfaction del'air
entraîné vers la circonférence. Si l'on place un corps moins lourd
que l'air à l'orifice de cette sorte de suçoir, ce corps sera poussé
vers cet axe, par la pression atmosphérique. Il s'en suit que si le
moulinet se déplace, ce corps sera entraîné à sa suite.
   Or, c'est ce qui se passe dans les expériences en question. Un
moulinet est fixé à l'avant d'un ballon, dont la forme est celle
d'un sphéroïde allongé : le diamètre du moulinet placé dans l'axe
de ce sphéroïde est environ la quatorzième partie du diamètre du
ballon.
   Les palettes sont mises en mouvement dans les expériences par
un mécanisme d'horlogerie ; dans l'application en grand ce serait
un moteur électrique. Le ballon, plus léger que l'air, est poussé par
la pression atmosphérique dans le cône de dépression produit sur
l'axe par le tournoiement des ailettes, et le problème de la propul-
sion aérostatique paraît résolu.
   Le mouvement en arrière s'obtient d'une manière analogue, au
moyen d'un autre moulinet placé à l'arrière du ballon ; quant aux
virements à droite ou à gauche, on les obtient de la manière sui-
vante : le moulinet de l'avant est muni de deux cadres mobiles
munis de toiles tendues qui font office de voiles. L'air chassé par les
 palettes frappe contre la toile tendue et l'appareil marche du côté
 où le châssis est abaissé.
   Tout le problème réside dans la découverte d'un moteur assez
 léger et assez! puissant pour pouvoir faire faire au moulinet p r o -