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            A S C E N S I O N DU B A L L O N L E « G U S T A V E «                     559

                 CHANSON SUR LES B A L L O N S '
        Très p r o b a b l e m e n t de M. de COMBLES, a u t e u r de        Caquire
                           P a r o d i e s c a t o l o g i q u e de Zaïre.

L'autre jour quittant mon manoir,                Ah ! Monsieur, pourquoi tant crier ?
Je fis rencontre sur le soir,                    Je vais au signe du bélier
D'un globiste du haut parage ;                   Vous chercher des armes parlantes.
Il s'en alloit tout bonnement
Chercher un lit au firmament;                    De tous les voyages divers
Et moi je lui dis : bon voyage.                  Celui qui se fait dans les airs,
                                                 Est la plus plaisante aventure,
Dans sa poche un bonnet de nuit,                 Conduits par de simples hazards,
Pour la lune un mot de crédit;                   De Saturne on passe dans Mars,
C'étoit, hélas! tout son bagage.                 De Vénus parfois dans Mercure.
Mais avec l'électricité,
Dont on l'avoit très bien lesté                  Que les globes auroient de prix
Il pouvoit dissoudre un nuage.                   S'ils pouvoient de nos beaux esprits
                                                 Emporter la troupe légère,
Le vent devint son postillon,                    Pour loger leurs petits talents
Un nuage son pavillon ;                          11 leur faut des palais volants,
Chacun le combloit de louanges.                  Qui les éloigne du vulgaire.
Avec ce secret merveilleux,
On s'en va souper chez les dieux,                Moi, j'abjure ici les chansons,
Prendre son café chez les anges.                 Et dans nos transports nous dirons :
                                                 Montgolfier, ta gloire est complète,
SÅ“ur Modeste dans son couvent,                   Non de maitriser les hazards,
A l'aspect d'un globe mouvant                    Mais d'avoir fixé les regards
S'écrioit ! ha! chose effroyable!                Et de Louis et d'Antoinette.
Il va pleuvoir dans nos jardins,
                                                 Le premier du mois de janvier
Des étourdis, qui par essaims,
                                                 Vous verrez encore un courrier
Nous rempliront d'air inflammable.
                                                 Traverser à pied sec la Seine.
Lise disoit à son époux,                         Au lieu de ballon, de bateau,
Qui se plaignoit d'un rendez-vous                Ses sabots le tiendront sur l'eau,
Donné par des barques volantes :                 On vous le promet pour étreane.




  1
    Publiée en 1852, dans la Revue du Lyonnais,    p. 24. Nous devons le texte de
ces chansons et la musique de celle de M. de Combles, à l'obligeance de M. Morel
de Voleine,