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554 LA KEVUE LYONNAISE tout cela qu'une chanson dont les rimes ne sont pas bien riches, à en juger par ces deux vers du refrain : Elle (la montgolfière) tomba dans le clos De monsieur de Tabareau. Le roi de Suède revint à son hôtel vers une heure du matin, régla ses comptes et partit en chaise de poste pour Dijon. On fut d'accord pour vanter son esprit, la finesse de ses réponses, son affabilité, mais il se montra « d'une ladrerie qui passe les bornes, même comme particulier. » L'invention des aérostats, les ascensions qui se succédèrent, firent éclore une légion de petits vers, quatrains, sonnets, odes et chansons. Un bon nombre de ces productions peut être revendiqué par la muse lyonnaise contemporaine des premiers voyages aériens, et quoique plusieurs de ces pièces de circonstances aient déjà eu les honneurs de l'impression, il sera peut-être intéressant de les ras- sembler ici ; celles au moins qui peuvent être lues par les yeux de tous les âges. La plupart se rapportent au voyage de Montgolfier et de Pilâtre de Rosier. PORTRAIT DES SEPT VOYAGEURS AÉRIENS P a r t i s le 19 j a n v i e r 1784, s u r l ' a i r : le Premier Janvier. Chantons le voyage hardi P I L A T R E DU ROZIER A cinq cents toises de l'appui, Un étourdi, quoique savant, Où pullulent les sept profanes ; Aimable, vif et pétillant, Sous un globe à demi pourri Retarde tout par trop de zèle ; Vers les confins du paradis, Il veut tout voir, tout ordonner, S'achemine un panier de crânes, Tout à sa guise retourner; Le brave et distrait Montgolfier, Et passe tout à la coupelle. Auteur de ce ballon altier, Est le premier qui s'y présente, Si seul en ce hardi projet LE P R I N C E C H A R L E S Il avait rempli son objet, Un jeune prince courageux, Il eût surpassé notre attente. Connaisseur et laborieux,