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                                   BIBLIOGRAPHIE                                      539
    jeter dans les systèmes aventurés, il ne tenta que des expériences pouvant aboutir
    à dos Conclusions certaines. Il fut, en quelque sorte, l'instaurateur de la physique
    expérimentale en Franco.
       Pascal (Biaise) est l'objet d'une notice d'assez longue étendue qu'il serait diffi-
    cile de résumer ; nous nous contenterons de rappeler qu'à l'âge de seize ans, il
    composa un Traité des sections coniques dont un extrait, communiqué à Des-
   cartes, plongea ce savant dans le plus grand étonnement. La liste des ouvrages
   de Pascal tient deux pages; l'analyse de ses œuvres mathématiques en remplit
   quarante-cinq.
       Gassini (Jean-Dominique), élève des Jésuites de Gênes, s'adonna exclusivement
   à l'étude de l'astronomie. A vingt-cinq ans, il fut choisi pour succéder à Cava-
   lieri, dans la chaire d'astronomie de Bologne. Cédant aux sollicitations de la
   France, et muni de l'autorisation du Pape, Gassini vint en 1689 occuper la place
   de directeur de l'Observatoire de Paris, avec le traitement fort honnête pour
   l'époque, de 9,000 livres, que Colbert lui fit allouer, sans préjudice des appoin-
   tements que l'Italie continuait à lui payer, pour les emplois qu'il y avait remplis.
   La rare fortune de Gassini se prolongea, en quelque sorte, après sa mort, car
   son fils et son petit-fils, admis à l'Académie des sciences, le premier, à l'âge de
   dix-sept ans, le second, à l'âge de vingt et un ans, héritèrent de ses honneurs
   et de son influence et purent veiller à la conservation de sa gloire. Chose singu-
  lière ! Il n'a jamais été possible de décider si Cassini admettait ou rejetait le
  système de Copernic.
      Tel est le résumé bien rapide, bien incomplet, et, nous le craignons, très
  insuffisant d'une partie seulement du travail que M. M. Marie a entrepris pour
  combler une lacune regrettable et dont nous attendons la suite avec impatience.
  Cet ouvrage a sa place marquée dans les bibliothèques do tous les établisse-
 ments d'instruction. Toutes les personnes que les progrès de l'esprit humain
 intéressent et spécialement celles qui se livrent à l'enseignement des sciences lui
 feront bon accueil. M. Marie a eu un illustre prédécesseur, mais l'Histoire des
 mathématiques de Montucla est devenue rare et porte la date de 1758. A Dieu
 ne plaise que nous demandions qu'on ajoute l'histoire des sciences à des pro-
 grammes déjà assez chargés ! mais nous voudrions que partout les élèves eussent
 sous la main ce recueil de renseignements sur la lente élaboration des doctrines
 qu'on leur enseigne et sur les noms illustres qu'ils n'entendent qu'incidemment
 prononcer au cours d'une démonstration.
     M. Marie expose d'une façon claire, simple, pour ainsi dire familière, et se
 dispense, partout où cela est possible, d'employer le langage du métier. Il ouvre
 la voie aux recherches spéciales, soit par les discussions auxquelles il se livre,
 soit par l'indication des sources où il a puisé, et les citations des auteurs qu'il
 a consultés.
     Ajoutons pour terminer, que la maison Gauthier-Villars a déployé pour éditer
l'Histoire des sciences mathématiques et physiques, tout le luxe compatible
avec une publication de cet ordre; le format est le grand in-8°, avec titres en
deux couleurs et caractères elzévirs. Les formules sont très nettement mises en
évidence : les figures nécessaires à l'intelligence des démonstrations ont été
intercalées dans le texte, suivant le mode actuelle et sont d'une irréprochable
exécution.